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Phalaenopsis amabilis (Bl 1825)
 
Phalaenopsis aimable (du Grec amabilis, beau, ravissant)
 
Origine : Amboine, Java, Bornéo, Célèbes, Philippines (Île de Palawan), Nouvelle-Guinée, îles Bismarck, Queensland (Australie)
 
Fleur nationale de l'Indonésie.
 
Descriptions originales ici  
Synonymes principaux

Angraecum album majus (Rumph 1750)

Epidendrum amabile (Linn 1753)

Cymbidium amabile (Roxb 1832)

Synadena amabilis (Raf 1838)

Phalaenopsis grandiflora (Ldl 1848)

Phalaenopsis amabilis var.grandiflora (Batem 1867)

Phalaenopsis grandiflora var.gracillima (Burb 1882)

Phalaenopsis gloriosa (Rchb.f 1888)

Phalaenopsis aphrodite var.gloriosa (Rchb.f 1891)

Phalaenopsis rimestadiana (Linden Rolfe 1905)

Phalaenopsis amabilis var.fournieri (Cogn 1898)

Phalaenopsis amabilis var.rimestadiana (Linden 1901)

Phalaenopsis amabilis var.aphrodite subvar.gloriosa (Ames 1908)

Phalaenopsis X Elisabethae (HORT 1927 amabilis x rimestadiana Vacherot)

Phalaenopsis amabilis var.ramosa (Van Deventer 1935)

Phalaenopsis celebica (Van Vloten 1932)

Phalaenopsis pleihary (Burgeff 1968)

Description
Plante épiphyte, très variable, robuste, pendante.
Tige courte, robuste, complètement recouverte par l'imbrication de la base des feuilles et le départ des racines.
Racines longues, charnues, souvent ramifiées, glabres, souples, aux extrémités vertes.
Feuilles peu nombreuses, rarement plus de cinq, plus nombreuses en culture largement obovales-oblongues ou elliptiques ou ovales-elliptiques ou oblongues-oblancéolées, obtuses ou obliquement emarginées au sommet, carénées à la face inférieure, épaisses et charnues, parfois coriaces, d'un vert clair sur les deux faces, plus brillant au-dessus, pouvant atteindre plus de 50 cm. de long, larges de 10 cm.
Pédoncule beaucoup plus long que les feuilles, pouvant dépasser un mètre ascendant ou arqué, parfois simple, mais plus souvent rameux, brun-violacé pointillé de vert, portant de nombreuses fleurs. Bractées de 5 mm, triangulaires.
Fleur d'un blanc de neige, large de 7 à10 cm, de longue durée, parfois parfumées, spectaculaires. Sépales très étalés, obtus. Le dorsal elliptique-oblong ou elliptique-ovale ou elliptique, quelquefois brièvement pédicellé, les latéraux peu divergents, oblongs-lancéolés ou ovales , ou ovales-lancéolés quelquefois obliques, aigus, rarement sub-acuminés. Pétales très larges, subrhomboïdes, très obtus, rétrécis à la base.
Labelle beaucoup plus court que les pétales, plus charnu que les segments floraux, profondément trilobé, lobes latéraux incurvés, onguiculés, subquadrangulaires, arrondis au sommet, jaunâtres à la base, callus jaune pointillé de rouge, charnu, condupliqué, presque carré, à bordures lisses, séparés en deux lobes par une profonde gorge en V. Lobes antérieur linéaire-hasté, à oreillettes basilaires aiguës, portant au sommet deux très longs filaments récurvés et flexueux, jaunes et ponctués de rouge, les cirres. Colonne courte, blanche, subclaviforme. Pédicelle de 5 cm.
Labelle et callus de Phalaenopsis aphrodite (Sweet/Quisumbing)
Labelle d'une fleur fraîche de Phalaenopsis amabilis -Dessin de Frédéric Kirsch-
 
Observations
 
Sépales et pétales blanc laiteux, labelle plus ou moins marqué de jaune et de rouge. Callus jaune moucheté de brun. Labelle blanc, bords du lobe médian et des lobes latéraux jaune ou brun/jaune. Stries cramoisies plus ou moins denses à la base des lobes latéraux et sur le pédicelle du labelle.
80% des Phalaenopsis amabilis se trouvent naturellement sur des Diplodiscus paniculatus (Turcz). Ils sont quelquefois tout au bord de l'océan, exposés aux embruns.
Phalaenopsis amabilis est souvent confondu avec Phalaenopsis aphrodite, ceci depuis Lindley. La distinction se fait facilement avec le lobe médian du labelle, nettement triangulaire chez ce dernier, étroit chez Phalaenopsis amabilis.
La floraison est essentiellement hivernale et printanière. Elle serait induite par des jours courts (?) et une température nocturne de l'ordre de 18°C pendant 2 à 5 semaines. Cependant l'expérience montre que la floraison est possible tout au long de l'année.
 
Historique
En 1798, le Dr Roxburgh l'introduisit depuis les Moluques à Calcutta et la classe dans les Cymbidium. En 1809, le Dr Horsfield la remarque sur la côte sud de Java. Le Dr Blume la découvre à son tour quelques années plus tard dans les bois qui bordent en partie le littoral de l'île de Nusa Kamanga et fonde le genre Phalaenopsis. C'est Phalaenopsis amabilis qui a servi de base à la création du genre Phalaenopsis.
Selon les uns, le Phalaenopsis amabilis fleurit pour la première fois en culture en Angleterre en septembre 1850 dans la collection de J.H.Schroeder de Stratford Green. Cette plante fût récompensée par une médaille offerte par la Société Royale d'Horticulture La plante est signalée aussi en Angleterre dès 1848 chez Sir William Middleton près d'Ipswich. Pour d'autres, elle fût introduite en Europe par Thomas Lobb, chez Veitch, en 1846 et fleurit l'année suivante.
Burbidge l'a trouvé sur l'île de Labuan et à Bornéo, Curtis aux célèbes et Burke au sud de la Nouvelle Guinée.
Il a d'abord été décrit par Linné en 1753 comme Epidendrum amabile (première édition de "Species Plantatrum") en se basant sur un spécimen collecté par un de ses éléves, Peter Osbeck de retour de Chine lorsque son bateau s'arrêta à New Island (ouest de Java) pour s'approvisionner en eau en 1752. Des exemplaires de ces spécimens sont toujours observable à Londres et à Stockholm en bon état de conservation. Osbeck dans la relation de son voyage (1771) conte en détail le moment de sa découverte :"Epidendrum amabile croit sur les branches des arbres prés du rivage. La plante a de grandes fleurs odorantes comme je n'en ai jamais observé avant. J'ai eu cette plante dans ma chambre sans que les fleurs ne se fanent et elles continuèrent à exhaler leur parfum. Dans l'île de Ternate, personne ,à part les princesses n'est autorisé à porter cette fleur précieuse et très rare"

D'après Lefebvre, fonctionnaire hollandais au jardin botanique de Java, le Phalaenopsis amabilis se rencontre rarement dans les forêts épaisses et humides, mais presque toujours dans les clairières, souvent au milieu des arbres isolés à tête peu fournie, laissant passer beaucoup de jour, ou quelquefois sur d'anciens plans de caféiers. Dans les endroits ou pousse le Phalaenopsis en grandes quantités, la température ne dépasse jamais 24°c pendant le jour ; elle tombe au-dessous de 13°c la nuit (août). La plupart des plantes fleurissent d'octobre à mai. Les troncs d'arbres auxquels s'attachent les racines sont abondamment garnis de mousse, l'atmosphère étant humide. Une poignée de cette masse hétérogène de feuilles pourries, de débris d'écorce etc.semble suffire à toute une masse de plantes. Elles sont en partie abritées pendant quelques heures par jour, le matin, et supportent très bien les rayons du soleil. L'article de Lefebvre, extrait du Journal des Orchidées avec quelques commentaires de Lucien Linden, est disponible ici.

Blume l'aurait trouvé à une altitude de 600 m, mais il a été reporté que l'on peut le trouver depuis le niveau de la mer jusqu'à 1500 mètres d'altitude. C'est l'espèce qui produit les plus grandes fleurs du genre. Il a très largement été utilisé pour l'hybridation et est à la base des lignées de Phalaenopsis blancs et de bien d'autres hybrides.

Notons cette description du Comte de Kerchove dans "Le Livre Des Orchidées" en 1894. "Tandis que, sur les fleurs du Phalaenopsis amabilis, l'aile nacrée des grands papillons blancs des tropiques semble avoir laissé, en les frôlant, son éclatant duvet".
Ci-contre, P. amabilis alors qu'il s'appelait encore Epidendrum amabile. Ce specimen en bon état de conservation fait parti des plantes récoltées par Osbeck en 1752. Il est conservé dans l'herbier de Linné au Museum d'Histoire naturelle de Stockholm, avec au verso de la page l'annotation de Linné : " Ex arbore Javae Parasitica Osbeck ".
Plantae Javanicae rariores
Horsfield
 

 

Holotype (original) d'Epidendrum amabile conservé à Londres et récolté par Osbeck. Remarquer l'étroitesse du lobe médian caractéristique de cette espèce.
 
Encyclopédie Méthodique : description de Phalaenopsis amabilis page 185 du tome premier consacré à la botanique, rédigé sous la direction de Lamarck, éditée en 1788. Dans le supplément au tome premier édité en 1810 sous la direction de Poiret seule subsiste la description latine.
 
Quelques informations supplémentaires dans The Orchid Review et dans le Journal des Orchidées
 
Variétés horticoles

 

Phalaenopsis amabilis var.aurea (Rolfe1886) Synonymes : Phalaenopsis amabilis var. fuscata (Rchb.f 1862), Phalaenopsis grandiflora var. ruckeri (Burb 1876), Phalaenopsis grandiflora var. fuscata (Rchb.f 1882)

Originaire de Bornéo, fleur un peu plus grande que le type, partie antérieure du labelle jaune pâle, cirres jaunes.

agrandissement
Phalaenopsis amabilis var.gloriosa (Rchb.f 1891) Synonyme : Phalaenopsis pleihary (Burgeff 1968)
Divisions moins arrondies mais plus grandes. Le diamètre de la fleur atteint 12 cm.

 

     Phalaenopsis rimestadiana (Phalaenopsis de M.H.G. Richter-Gram Rimestad) Synonyme : Phalaenopsis amabilis var. rimestadiana (Linden 1901), quelquefois orthographié rimstadiana, rimestadtiana, rimstadtianae ou rimstadtiana.
    
Apparu chez Linden au début du XX ième siècle, ce n'est qu'une forme aux fleurs plus grandes que le type et à la végétation plus vigoureuse. Le pédoncule est vert sombre, érigé, plus rigide. La texture des fleurs est supérieure. Les feuilles sont d'un vert plus foncé. A cause de sa taille, il a souvent été utilisé dans les croisements. Ainsi, Phalaenopsis Elisabethae enregistré comme croisement entre Phalaenopsis amabilis et Phalaenopsis Rimestadiana n'est en fait qu'un Phalaenopsis amabilis. Ce Phalaenopsis est originaire de l'île de Java.

Phalaenopsis amabilis var. rimestadiana
La culture de Phalaenopsis de Richter-Gram Rimestad à Java
Phalaenopsis amabilis var. rimestadiana (Dans Orchideeen welke in Ned.-Indie gekweekt kunnen worden Bandoeng, A. C. Nix, [1935] Dakkus)
 
Phalaenopsi amabilis var.vinicolor (Hort)
      Suffusion de rouge dans la coloration jaune du   labelle. Lobes médian largement maculé et taché de   mauve soutenu/violet. Quelques veinures plus   foncées. L'envers des sépales et des pétales est rosé.
 
     Phalaenopsis amabilis var.cinerascens (JJ Smith 1917) n'est considéré que comme synonyme de Phalaenopsis amabilis subsp.moluccana. Il présente cependant comme dans la description originale (Bulletin du Jardin Botanique de Buitenzorg seconde série n°25 page 88) des suffusions violacé clair sur les pièces florales. Il pourrait donc être le Phalaenopsis amabilis var.vinicolor de l'horticulture. Cependant la description de JJ Smith ne précise rien quant à la couleur du labelle exceptée celle des cirres (blanches comme chez Phalaenopsis amabilis var. vinicolor).
Bulletin Jardin Botanique de Buitenzorg 1917        
      Phalaenopsis amabilis var. fournieri (Cogniaux 1898). La description originale en est la suivante : "se distingue par les lobes latéraux du labelle appliqués sur le lobe terminal avec lequel ils semblent être soudés, au lieu d'en être séparé par un sinus assez large. Exposé à Paris le 10 mars 1898 par M. Régnier de Fontenay-sous-Bois". Il s'agit là d'une difformité et non d'une variété.
 
Variétés botaniques
La classification retient deux sous-espèces
 
 
Phalaenopsis amabilis subsp. moluccana
Phalaenopsis des îles Moluques.
Synonymes :
Phalaenopsis amabilis var. moluccana Schltr. 1911 (basionyme).
Phalaenopsis celebica Van Vloten, 1932.
Phalaenopsis amabilis var. cinerascens J.J. Smith, 1917.
Lobe médian du labelle linéaire-oblong, non cruciforme, avec un petit renflement près de la base.
Phalaenopsis cinerascens diffèrerait des autres types par une coloration grisâtre du feuillage.

Répartition : Bornéo, Sulawesii, archipel des Moluques.

Phalaenopsis amabilis subsp. rosenstromii
Nommé en l'honneur de Gus Rosenstrom botaniste collecteur amateur.
Synonymes :
Phalaenopsis rosenstromii Bailey, 1906 (basionyme).
Phalaenopsis amabilis var. papuana Schlt., 1913.
Phalaenopsis amabilis var. rosenstromii (Bailey) Nicholls, 1949.
Lobe médian du labelle triangulaire.
Répartition : Nouvelle-Guinée, Australie.
Le premier exemplaire décrit a été collecté le long de la rivière Daintree au nord de la ville australienne de Cairns. Espèce à la fois épiphyte, lithophyte et terrestre. Les noms locaux de ce phalaenopsis sont inspirés par l'aspect du feuillage, ce sont l'orchidée aux oreilles pendantes et, moins sympathique, l'orchidée aux oreilles de cochon.

Labelle de Phalaenopsis amabilis subsp. moluccana (Sweet)
Labelle de Phalaenopsis amabilis subsp. rosenstromii (Sweet)
Pour en savoir plus, un article de l'Orchid Review de 1935 sur Phalaenopsis rosenstromii
 
     
     La culture du Phalaenopsis amabilis ne diffère pas de celle des hybrides. Amabilis aurea est un peu plus délicat mais se comporte tout à fait bien cultivé en épiphyte sur une plaque de liège par exemple.
     Si l'on préfère un mode de culture en èpiphyte, les plantes font très rapidement des rejets à partir de la base.
Phalaenopsis amabilis, tableau de Marian North exposé dans les Jardins Botaniques de Kew dans la galerie Marianne North. Si vous allez à Londres, que vous êtes amateur de botanique, cette visite vous laissera un souvenir inoubliable. La galerie abrite 833 oeuvres d'une très grande précision.
 
Pour vivre heureux vivons cachés ; La mante Orchidée (Hymenopus coronatus).
     Cette mante religieuse originaire des forêts primaires de Malaisie et de Sumatra se rencontre quelquefois sur Phalaenopsis amabilis attendant patiemment ses futures proies. Plus que de mimétisme il faut parler ici de camouflage, l'insecte tirant partie de sa livrée, le plus souvent blanche, pour se fondre dans l'environnement en utilisant en sus de celles de phalaenopsis, les fleurs de frangipanier ou de papayer. Ses quatre pattes locomotrices sont élargies par des appendices le plus souvent de couleur blanche qui accentuent l'efficacité de son camouflage.
     Comme toutes les mantes elles se nourrissent de petits insectes et l'on soupçonne qu'elles guettent les insectes fécondateurs.
     La couleur de l'insecte adulte peut varier du blanc au rose flamboyant, l'humidité et l'intensité lumineuse jouant un rôle important pour sa détermination. Les larves peuvent présenter une coloration plus ou moins brunâtre pendant leur développement.
     Hymenopus coronatus présente un dimorphisme sexuel important. Les femelles peuvent mesurer jusqu'à 7 cm, alors que les mâles n'atteignent pas la moitié de cette taille. L'insecte photographié sur ce Phalaenopsis amabilis est une jeune femelle au stade nymphale 4.
Phalaenopsis amabilis dans la Revue Horticole en 1860
GUS ROSENSTROM (1868?-1949)
-DECOUVERTE DE PHALAENOPSIS ROSENSTROMII MAINTENANT PHALAENOPSIS AMABILIS SUBVAR-ROSENSTROMII-
 
Gus Rosenstrom était un " bushman " collecteur amateur d'orchidées et de plantes ornementales qui vivait juste au nord de la ville de Mossman, dans le Queensland, dans la première moitié du 20ème siècle. De 1906 aux environs de 1936 il a été un des correspondants de Frederick Manson Bailey puis de son fils John Frederick Bailey et enfin de Cyril Tenison White, beau-frère du précédent (la botanique est une histoire de famille), qui se succédèrent au poste de botaniste d'état du Queensland. Rosenstrom a envoyé environ 40 spécimens, principalement des orchidées, aux jardins botaniques de Brisbane et d'Adelaïde. Il a uniquement collecté dans la région comprise entre les rivières Mossman, Stuart et Daintree. La plupart des collections de Rosenstrom sont archivées sans numérotation, mais elle semble avoir été numérotée à partir d'au moins 1911. Rosenstrom a recueilli les types de Phalaenopsis rosenstromii, Fagraea rosenstromii (= Fagraea berteroana) et Zeuxine oblonga. Rosenstrom a travaillé à la sucrerie de Mossman, à la brigade de transport ambulancier du Queensland et à l'école des beaux-arts de Mossman.
 
Evolution moyenne des températures, de la pluviométrie et de l'humidité relative au sud de Java pour une altitude de 300 mètres
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