THOMAS LOBB (1820-1894)
-PHALAENOPSIS INTERMEDIA-LOBBII-AMABILIS-
 
     Il est né et a grandi à Perranarworthal et Egloshayle, près de Wadebridge dans le Comté de Cornouailles, où son père John travaillait comme charpentier de domaine à Pencarrow et garde-chasse au domaine de Carclew, pour Sir Charles Lemon. Il entre à l'âge de 13 ans comme apprenti chez Veitch à Exeter puis sur l'instigation de William Hooker qui pensait que Veitch devait étendre son champ d'investigation pour ramener de nouvelles plantes, il est envoyé comme collecteur aux Indes dès 1840.
     Il eut la chance d'explorer des zones jusque là ignorées des chasseurs d'Orchidées qui lui donnèrent une ample moisson de plantes pour la plupart jusque là inconnues. Cela lui permit de conclure un accord intéressant avec les établissements Veitch en 1843. Il obtint l'exclusivité de devenir l'unique collecteur régional de plantes vivantes, de semences et de spécimen de plantes séchées pour les établissements Veitch & Sons, à charge de ne travailler que pour cet établissement.
     L'objectif principal de cet accord était la Chine mais il avait toute latitude pour changer de destination en fonction des événements et sans instructions particulières de la part des établissements Veitch & Sons. Il usât de cette possibilité pour explorer Java et les îles adjacentes qui lui paraissaient plus prometteuse.
     Contrairement à nombre de ses collègues il n'expédiait pas de lots très importants, il y avait en moyenne 100 à 200 espèces différentes à chaque fois, mais la qualité des plantes reçues est parfaite.
     En 1845 il découvrit dans l'est de l'Himalaya un Phalaenopsis poussant à 1500 mètres d'altitude le Phalaenopsis lobbii nommé en son honneur.
     Il rentra en Angleterre en 1847 mais repartit l'année suivante. Un ancien accord stipulait que Thomas Lobb devait aller aux Indes pour 3 ans, visiter les régions des Khasia Hills, l'Assam, Moulmein, la basse Birmanie et le nord-est de ce même pays. Lors de ce périple il expédia pour l'Angleterre les plus belles plantes que l'on puisse imaginer à l'époque comme Vanda coerulea, Pleione lagenaria , Coelogyne maculata, Aerides fieldingii, Aerides multiflorum var.lobbi, Aerides multiflorum var .veitchii, Dendrobium infundibulum, Calanthe rosea, et Paphiopedilum villosum. Beaucoup de ces espèces n'étaient pas des inconnues pour les botanistes mais elles n'étaient pas introduites en culture.
     Il poussa jusqu'aux Philippines (1853) d'ou il ramena Phalaenopsis intermedia.
     Plus tard il visita les régions sud de la péninsule malaise, le nord de Bornéo (Labuan et Sarawak), et d'autres îles. Il ramena de ces régions quelques-unes des premières Népenthes cultivées en Angleterre, Vanda tricolor et Vanda tricolor variété suavis, Coelogyne speciosa, Calanthe vestita, Paphiopedilum barbatum, Bulbophyllum lobbii, Spathoglottis lobbii, et bien d'autres.
     Il retourna en Angleterre en 1857. En 1858 sa dernière expédition le conduisit à Borneo, Sumatra, et aux Philippines ou il se blessa à la jambe et du être amputé (selon certaines sources sa blessure s'étant aggravée il ne fut amputé qu'après son retour en Cornouailles en 1860 sur la table de cuisine de sa soeur et sans anesthésie). Il ne visita son ancien employeur qu'une fois. En 1869 une dispute sur un éventuel retour à la collecte de plantes aurait contribué à la mort par crise cardiaque de James Veitch junior.

     Thomas Lobb vécu ensuite à Stanley Villa, Devoran, Cornouailles occupé à jardiner et à peindre, tout en vivant de l'argent de ses collections et de la location de plusieurs cottage qu'il avait fait construire. Il décéda le 30 avril 1894 et est enterré dans le cimetière de Devoran.
     Lobb, comme la plupart de ses concurrents tenait jalousement secrètes les sources de ses découvertes. Pour cela il étiquetait des spécimens identiques comme étant originaires de régions différentes. Cette pratique causa beaucoup de tracas aux botanistes chargés de décrire ses plantes. Que conclure lorsque l'on a quatre spécimens identiques dont l'un est censé provenir de Java, le second de Bornéo, le troisième de la péninsule malaise, et le dernier de l'île de Luçon ?
     Thomas Lobb était aussi accusé par ses détracteurs d'être à la base d'hybrides primaires ou de variétés qu'il aurait créées en fécondant lui-même des plantes. Cette assertion ridicule et sans fondements est reprise par Godefroy-Lebeuf dans la note qui accompagnait la présentation de Phalaenopsis stuartiana à la Société Nationale d'Horticulture de France (Journal de la Société Centrale d'Horticulture de France - scéance du 8 mars 1883). Voir ci-dessous.
     Un livre est consacré à Thomas Lobb et à son frère William Lobb (1809-1864) qui travaillait aussi pour Veitch mais sur le continent amèricain, il s'intitule :"Blue Orchid and Big Tree: Plant Hunters William and Thomas Lobb and the Victorian Mania for the Exotic. il est signé par Sue Shephard et Toby Musgrave aux éditions Redcliffe Press Ltd (ISBN-10:1908326603).
       Thomas Lobb a vécu pendant 34 ans dans un cottage situé à Devoran (Bissoe Lane) entre Truro et Falmouth en Cornouailles. Une association tente de sauvegarder ce bâtiment.
 
Aerides multiflorum var.lobbi Bulbophyllum lobbii Calanthe vestita Coelogyne maculata
Coelogyne speciosa Dendrobium infundibulum Paphiopedilum barbatum Aerides fieldingii
Article extrait de "The Orchid Review "

 
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