Pour la liste de Kew, Phalaenopsis deliciosa se décline en :
               Phalaenopsis deliciosa
               Phalaenopsis deliciosa sous-espèce deliciosa
               Phalaenopsis deliciosa sous-espèce hookeriana
C'est une des espèces de Phalaenopsis les plus largement répandues. On trouve cette plante en Chine, aux Indes, au Bangladesh, au Sikkim, au Nepal, au Sri Lanka, au Cambodge, au Laos, au Myanmar, en Thaïlande, au Vietnam, à Bornéo, à Java, en Malaisie, aux Philippines, à Sulawesie et à sumatra. Elle a donné lieu à de nombreuses descriptions.
Phalaenopsis deliciosa a été décrit en quelques lignes par Reichenbach fils dans Bonplandia 2: 93 en 1854.
Etude de Phalaenopsis deliciosa par E. Delpy
 
Kew relève deux synonymes, Kingidium deliciosum par H.R.Sweet dans American Orchid Society Bulletin 39: 1095 en 1970 et Doritis deliciosa par T.Yukawa & K.Kita dans Acta Phytotaxa Geobotanica 56: 156 en 2005.
Kew attribue 20 synonymes à Phalaenopsis deliciosa sous-espèce deliciosa;
Phalaenopsis bella décrit par Teijsmann & Simon Binnendijk dans Natuurkundig tijdschrift voor Nederlandsch Indië 24: 321 en 1862.
Dans le même temps Reichenbach fils a décrit Phalaenopsis hebe dans Hamburger Garten-Blumenzeitung 18: 35 en 1862.
 
Dessin de Phalaenopsis hebe par J.J. Smith dans Die Orchideen Von Java
 
Curieusement la même année il décrivit Phalaenopsis wightii dans Botanische Zeitung (Berlin) 20: 214 à partir d'une plante collectée par le botaniste écossais Wight.
Il reprit et commenta cette description en 1865 dans un article du Gardener's Chronicle
Ce Phalaenopsis a aussi été baptisé Aerides latifolia par le botaniste anglais George Henry Kendrick Thwaites dans Enumeratio plantarum Zeylaniae =An enumeration of Ceylon plants, with descriptions of the new and little known genera and species, observations on their habitats, uses, native names, etc. : 429 en 1864, mais ce nom est considéré comme illégal.
 
Reichenbach fils recidiva en 1865 en décrivant Phalaenopsis amethystina dans leGardener's Chronicle.
Dessin de Phalaenopsis amethystina (orthographié ici amethystiana ?) dans The Orchid Grower's Manual.
En 1883 Phalaenopsis wightii est transféré dans le genre Doritis wightii par Bentham & Hooker dans Genera Plantarum 3: 574.
 
Aerides latifolia a, à son tour, été transféré dans le genre Doritis (d'ou un autre synonyme) par le botaniste britannique Trimen dans A systematic catalogue of the flowering plants and ferns indigenous to or growing wild in Ceylon, page 89, en 1885. Quelques années plus tard, en 1893, Ridley décrivit Phalaenopsis alboviolacea dans Transaction Linnean Society London, Bot. 3: 373.
 
En 1908 un botaniste etasunien Oakes Ames décrivit Doritis philippinensis dans Orchidaceae 2: 235 (dessin Blanche Ames)
Pour ne pas être en reste le botaniste allemand Rudolf Schlechter décrit Doritis steffensii dans Repertorium specierum novarum regni vegetabilis 10: 194 en 1911.
 
Ce même botaniste transféra Phalaenopsis hebe dans le genre Doritis dans Repertorium specierum novarum regni vegetabilis 1: 968 en 1913.
 
 
En 1917 Rolfe créa le genre Kingiella dans Orchid Review 25: 196. Il y inclut Phalaenopsis hebe. C'est à partir de cette date que débuta la confusion qui devait durer plusieurs décennies entre Phalaenopsis deliciosa, longtemps commercialisé sous le nom de kingidium decumbens, et Phalaenopsis parishii. Dans le chapitre consacré à Kingiella decumbens Rolfe cite Aerides decumbens (en fait Phalaenopsis parishii) puis comme synonymes Phalaenopsis wightii, Aerides latifolium, Doritis wightii et Phalaenopsis alboviolacea, toutes ces plantes étant synonymes de Phalaenopsis deliciosa. Le genre Kingidium créé par par P.F.Hunt dans Kew Bulletin 24: 97 en 1970 remplaça le genre Kingiella. Le changement de nom étant rendu nécessaire car le genre Kingella (Van Tiegh), une Loranthaceae, avait été décrit 22 ans plus tôt.
Dans ce même article Rolfe transféra aussi dans le genre Kingiella Doritis philippinensis de Oakes Ames et Doritis steffensii de Rudolph Schletter
Dessin et description de Phalaenopsis deliciosa sous le nom de Kingiella decumbens dans Flore générale de l'Indo-Chine.
 
A partir des plantes recueillies par Robinson, J.J. Smith décrivit Phalaenopsis hebe var. amboinensis dans Philippine Journal of Science 12: 260 en 1917.
Kingidium deliciosum var. bellum a été décrit par O.Gruss & Roellke dans Orchidee (Hamburg) 44: 225 en 1993 mais cette plante n'est qu'un synonyme du Phalaenopsis bella de Teijsmann & Simon Binnendijk, lui même synonyme de Phalaenopsis deliciosa.
               Phalaenopsis deliciosa subsp. hookeriana a été transféré du genre Kingidium par Christenson dans Phalaenopsis: a monograph: 223 en 2001. Ce sont les botanistes allemands O.Gruss & Roellke qui avaient baptisé Kingidium hookerianum dans Orchidee (Hamburg) 45: 230 en 1994.
               En 2005 T.Yukawa & K.Kita dans Acta Phytotaxa Geobotanica 56: 156 le déplacérent dans le genre Doritis.
               Kingidium deliciosum subsp. hookerianum a été proposé par S.Misra dans Orchids India: 259 en 2007.
 
George Henry Kendrick Thwaites (1812-1882)

Botaniste et entomologiste britannique.
Comptable à Bristol, il étudie la botanique durant son temps libre et s'intéresse plus particulièrement aux végétaux inférieurs comme les algues. Il est reconnu par ses pairs lorsqu'il démontre que les diatomées ne sont pas des animaux, comme on le pensait jusqu'alors, mais des algues.
Il obtient un poste d'enseignant à l'école de pharmacie et de médecine de Bristol en 1847 puis devient sous-directeur du jardin botanique de Peradeniya près de Kandy à Ceylan en 1849. Il en devient directeur en 1857 et le restera jusqu'en 1879.
Lors de la crise causée par la rouille du café en 1869 il fait partie des quelques planteurs lucides qui ont commencé plus tôt que les autres à se tourner vers le Cinchona (écorce de quinquina), le cacao et le thé.
Il écrivit plusieurs ouvrages dont le principal reste Enumeratio Plantarum Zeylaniæ, une énumération des plantes présentes à l'herbier du Jardin botanique.
Le genre Kendrickia lui est dédié.

Henry Trimen (1843-1896)

Botaniste britannique natif de Paddington. Après avoir obtenu son diplôme de médecine à Edinburgh il devint assistant au département de botanique du British Museum de 1869 à 1879. Il succède ensuite à George Henry Kendrick Thwaites à la tête du jardin botanique de Peradeniya. Il est l'éditeur du Journal of Botany, British and Foreign de 1871 à 1896.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Hortus zeylanicus, a classified list of the plants, both native and exotic, growing in the Royal botanic gardens, Peradeniya, Ceylon qui est une compilation des plantes du jardin botanique et un manuel de la flore de ceylan.
Il nomma plusieurs plantes de la famille des Dipterocarpaceaes et fut un acteur important dans le développement des cultures de cinchona.


Pour en savoir plus sur Henry Trimen consultez l'article qui lui a été consacré par B.A. Abeywickrama dans Journal of the Ceylon Branch of the Royal Asiatic Society.
 
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