Bactéries
 
     Deux espèces se rencontrent communément sur les Phalaenopsis, Erwinia carotovora, sous-espèce carotovora, et Erwinia chrysanthemi.

     La première est hébergée par de nombreux hôtes, elle est très répandue en culture maraîchère. La seconde se retrouve également sur de nombreuses plantes, mais seulement sur Phalaenopsis chez les Orchidées. Elle se distingue facilement de la première par l'odeur désagréable qu'elle dégage. On rencontre également Erwinia cypripedii qui donne des taches moins «liquides», jaunes puis brunes et Acidovorax cattleya plus connu sous le nom de Pseudomonas.

     Le développement des bactéries est favorisé par une augmentation ou à une baisse de la température liée à un accroissement de l'humidité.

     Elles sont favorisées par une humidité élevée constante, la présence d'eau sur le feuillage, une fertilisation trop déséquilibrée en azote qui se traduit par une croissance trop rapide de la plante et une fragilisation des tissus. Des rempotages à contre saison, des chutes de températures, en bref tout ce qui peut entraîner une fragilisation de la plante favorisent l'émergence de bactérioses.

     Les attaques de bactéries sont souvent fulgurantes et font "tache d'huile" autour de la première plante infectée. Lorsque l'on a à faire a Acidovorax il ne reste bien souvent que la «trame» des tissus attaqués, tout le reste étant liquéfié.

 
Traitements
     La lutte contre les bactéries est essentiellement préventive. Une bonne aération accompagnée d'une bonne circulation d'air, des arrosages prodigués de préférence le matin pour permettre le séchage rapide du feuillage, un programme de fertilisation bien équilibré sont indispensables. Le traitement de l'eau d'arrosage avec des doses très faibles de cuivre donne aussi de bons résultats.
     
Curativement, les produits à base de cuivre comme la traditionnelle bouillie bordelaise à la dose utilisée normalement pour la vigne donne des résultats satisfaisant, ne serait-ce les dépôts occasionnés sur le feuillage. Les traitements à base de cuivre peuvent être phytotoxiques au-delà de 32°c.
      Aux Etats-Unis, on utilise fréquemment des ammoniums quaternaires, mais les résultats sont très irréguliers. Certains pays autorisent l'utilisation de produits antibiotiques, efficaces, mais leur emploi est interdit en France en dehors de certaines cultures fruitières. Des fongicides comme le bénomyl (Benlate, aujourd'hui retiré de la vente) semblent ralentir la multiplication des bactéries, mais cette action ne se prolonge pas au-delà de quelques jours.
      Il est également possible de couper les parties atteintes de la plante tout en l'isolant et en la maintenant au sec et sans fertilisation pendant quelque temps.
      Enfin, la cannelle se révéle être un excellent bactéricide. Tout simplement en poudrage ou d'une façon plus élaborée, en solution avec un mélange d'eau (90%) et d'acétone ( 10%). Par exemple, il est possible de faire une solution mère avec pour 100 gr de cannelle, 900 millilitres d'eau et 10 millilitres d'acétone. On pulvérise 5ml/l de cette solution.

     Dans les pays tropicaux, lorsque l'on cultive à l'extérieur sans abri, il est tout à fait possible de placer les Phalaenopsis dans des pots horizontaux pour éviter l'accumulation d'eau de pluie sur le feuillage et limiter ainsi la prolifération des bactéries.

 
La solution de l'avenir ??
     Des chercheurs japonais spécialistes de génie génétique tentent d'utiliser les propriétés bactéricides d'une plante de la même famille que le chou (Brassicacée) en "incorporant" certains de ces gènes aux Phalaenopsis. Ceux-ci developperaient ainsi une résistance "naturelle" à l'égard de l'Erwinia carotovora. Les résultats semblent prometeurs...Le nom de cette plante Wasabia japonica popularisé en France depuis le film interprété, entre autres, par Jean Raino Wasabi.
      Ce raifort japonais est utilisé comme condiment dans la cuisine japonaise.
 
     Efficace mais peu esthétique, ce traitement à la bouilllie bordelaise assure une protection hivernale contre bactéries et champignons parasites. Les traces peuvent perdurer plus d'un an mais la protection est également de longue durée.

     Une autre spécialité, le Phyton 27, à base d'un composé différent de cuivre présente la particularité de ne laisser aucun dépôt, ni sur les feuilles , ni sur les fleurs, et de pénétrer à l'intérieur de la plante (systémique). Il n'est pas commercialisé en France.

     Les plantes atteintes d'une bactériose peu virulente sont quelquefois récupérables avec le temps. L'exemplaire ci-contre, atteint au coeur, a réagi à la maladie en produisant à la fois un keiki à partir d'une inflorescence et un rejet à partir de son axe principal.
      Il a en outre bénéficié d'un traitement à la bouillie bordelaise, d'une période prononcée de sècheresse et d'un séjour dans une atmosphère moins humide. Le temps de réaction va de quelques semaines à plusieurs mois.
    Mêmes causes, mais effets légérement différents. Trois rejets sont bons à rempoter un an après une attaque qui aurait pu être fatale à la plante. 


 
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