Phalaenopsis parishii (Rchb.f 1865)
 
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Phalaenopsis du révérend Parish

Origine
: Indes (Assam), Myanmar, Thaïlande.
Descriptions originales ici

Synonymes principaux

Aerides decumbens (Griff 1851)

Grafia parishii (Hawkes 1966)

Polychilos parishii (Shim 1982)

Description
     Plante épiphyte aux racines nombreuses, charnues, longues, peu souples, glabres.
     Tige très courte, recouverte par l'imbrication de la base des feuilles.
     Feuilles charnues, arquées ou pendantes, à base étroite s'élargissant plus ou moins brusquement en un limbe obovale ou elliptique, quelquefois asymétrique, canaliculé par dessus, légèrement caréné par dessous, aigu ou obtus de plus de 12 cm. de long et 5 cm. de large, souvent plus petit. Pédoncule plutôt mince, érigé ou arqué, peu fleuri, 5 à 9 fleurs au rachis en zigzag, pouvant dépasser 14 cm.
      Bractées alternes, ovales, cucullées, aiguës, de 3 mm. Fleurs petites, de 2 cm.
     Sépale dorsal elliptique à oblong-elliptique ou arrondi, aigu ou obtus. Sépales latéraux obliques, obovales ou sub-orbiculaires, aigus ou obtus. Pétales à base étroite puis obovale ou obovale-elliptique, obtus.
     Labelle trilobé, réuni à angle droit au pied de la colonne par un très court pédoncule. Lobes latéraux dirigés en dehors vers l'avant, triangulaires, avec une crête charnue longitudinale distincte. Lobe médian mobile triangulaire-auriculé, quelque peu convexe, aigu ou obtus sur l'avant. Sa base est ornée d'une gibbosité très mince, semi-circulaire, dont les côtés sont frangés. A la jonction du lobe médian et des lobes latéraux on trouve une projection charnue, bilobée, aplatie, chaque lobe étant bifurqué. Colonne courte, charnue, à base très dilatée. Pédicelle de 15 mm ou plus
.
 Labelle d'une fleur fraîche de Phalaenopsis parishii-Dessin de Frédéric Kirsch-
   
Observations
     Floraison essentiellement en fin d'hiver et au printemps. Sépales et pétales d'un blanc laiteux. Lobe médian mauve à violet-magenta, lobes latéraux jaunes tachés de mauve. Base de la colonne mouchetée de brun. Fleurs légérement parfumées. Dans leurs conditions naturelles les Phalaenopsis parishii poussent à une altitude minimale d'environ 500 mètres.la culture en épiphyte de Phalaenopsis parishii ne présente pas de difficultés particulières à condition de pouvoir assurer à la plante une humidité constante d'au-moins 60 à 70% ; avec une hygrométrie permanente plus élevée, de 80 à 90% la croissance est meilleure. La culture en pot est plus délicate, il lui faut un mélange drainant rapidement et bien aéré. Contrairement à une idée répandue il n'est pas nécessaire d'imposer aux plantes une période de repos sévère qui provoque la chute du feuillage pour favoriser la floraison. Les plantes de cette espèce demandent plus de lumière que les autres phalaenopsis. La plante forme facilement une touffe après quelques années de culture.
Historique/Culture
     Découvert en 1864 par le révérend C.Parish qui envoya des plantes aux établissements Low et au jardin botanique de Kew.    
    Avec E.S.Berkeley dans deux articles, un dans Le "Gardener's chronicle" en 1887, l'autre dans l'Orchid Review 1893 on peut prendre connaissance des faits suivants :
      "Les plus belles plantes sont celles que l'on trouve sur les branches surplombant les rivières. Ces branches sont d'autre part couvertes de mousse vivante que les racines de Phalaenopsis parishii envahissent, ce qui leurs permet de résister dans de meilleurs conditions à la saison sèche, alors que celles qui poussent dans les collines souffrent plus. Les Phalaenopsis parishii sont fréquemment à feuillage caduque, seules quelques plantes en position très favorable arrivent à conserver leur feuillage.
      Si les pluies sont en retard, il n'est pas rare de voir les plantes fleurir avant l'apparition des feuilles, néanmoins, les fleurs sont plus belles et abondantes si le feuillage peut se développer auparavant. Chaleur et humidité sont très élevés durant la période de végétation active. En culture, les plantes gardent leur feuillage l'hiver si on continue à les maintenir légèrement humides, sans aucun excès.
Phalaenopsis parishii d'après Saunders 1870 
 
Une confusion qui dure (pour voir l'histoire dans son entier avec plus de détails cliquez ici (descriptions originales de Phalaenopsis parishii) et ici (descriptions originales de Phalaenopsis deliciosa).

En feuilletant les catalogues et dans quelques sites de vente sur le web de même qu'au hasard d'expositions, il arrive de trouver en vente des plantes portant le nom de Phalaenopsis decumbens. Le plus souvent ce sont des Phalaenopsis deliciosa qui sont commercialisés sous ce nom, d'autres fois des Phalaenopsis parishii...
Dans son livre Genus Phalaenopsis en 1980, Herman R. Sweet tente de clarifier la confusion qui existe autour de Phalaenopsis parishii et de Phalaenopsis deliciosa. Une vieille histoire…
L'orthographe des noms des plantes a été respectée.

" Alors que j'enquêtais sur d'autres orchidées de la tribu des Sarcanthinae qui, dans le passé, avaient pu être soit confondues, soit affectées au genre Phalaenopsis, mais qui sont maintenant classées dans d'autres genres, je suis tombé sur l'illustration d'Aerides decumbens de Birmanie. Cette espèce a été connue sous le nom de Kingiella decumbens et s'appelle maintenant, Kingidium decumbens. Aerides decumbens représente un problème majeur de nomenclature. D'abord, il n'a jamais été décrit par Griffith, il est simplement mentionné dans son livre publié à titre posthume, Notulae ad Plantas Asiaticas 3: 365, 1851, comme légende de l'illustration numéro 320 de ses Icones Plantarum Asiaticarum 3:1851.
Bien que l'article 44 du Code International de Nomenclature Botanique stipule que : "Le nom d'une espèce ...publié avant le 1er janvier 1908, est validement publié s'il est accompagné d'une illustration avec l'analyse montrant ses caractères essentiels", Aerides decumbens ne parvient pas à répondre à cette exigence. L'illustration représente les aspects généraux d'une plante en fleur et un dessin agrandi d'une pollinie. En examinant l'illustration, j'ai été frappé par sa grande ressemblance avec la plante connue sous le nom de Phalaenopsis Parishii.

Rolfe avait rapproché le pédoncule très court et le rachis vaguement branchu de ceux de Phalaenopsis Wightii, mais la taille des fleurs correspond mieux à la taille des fleurs de Phalaenopsis Parishii. D'autre part, Phalaenopsis Wightii a toujours un pédoncule mince et assez long avec quelques fleurs regroupées à l'apex du rachis.
Durant le mois de septembre 1970, j'ai eu l'occasion d'examiner le matériel recueilli par Griffith et conservé dans l'herbier du jardin botanique de Kew, en Angleterre. L'examen a montré qu'il s'agissait bien de l'espèce connue comme Phalaenopsis Parishii.
Dans ce cas la logique des choses serait d'adopter le nom de Griffith pour Phalaenopsis Parishii. Cependant, cela créerait une confusion supplémentaire puisque le nom de Griffith a déjà été utilisé pour créer Phalaenopsis decumbens, désormais synonyme de Kingidium decumbens. La responsabilité de la mauvaise identification de ce basionyme incombe à Rolfe mais aussi aux chercheurs qui l'on suivit car ils ont jusqu'à présent accepté l'opinion de Rolfe sans contestation.
P.F. Hunt (American Orchid Society Bulletin 40 : 1093, 1971) a soutenu que l'illustration de Griffith comprend en détail la forme des pollinies et que cela suffit pour valider la publication. Il faut se rappeler, toutefois, que la forme de la pollinie est un caractère de diagnostic pour le genre Phalaenopsis dans son entier et non pour une seule espèce.
L'article 69 du Code International de Nomenclature Botanique qui dit: "un nom doit être rejeté s'il est utilisé dans des sens différents et s'il a été longtemps une source d'erreur", est applicable au cas d'Aerides decumbens. En effet, il a servi comme basionyme pour Kingiella decumbens, Biermannia decumbens, Phalaenopsis decumbens et pour Kingidium decumbens. Appliquer maintenant l'ensemble de ces synonymes à Phalaenopsis parishii serait une catastrophe nomenclaturale. Par conséquence, Aerides decumbens doit être rejeté pour deux raisons : 1, sa publication n'est pas valide et 2, c'est une source d'erreur ".
 
Ci-contre, première mention par Griffith de Phalaenopsis parishii sous le nom d'Aerides decumbens dans Notulae ad Plantas Asiaticas 3: 365, 1851.

Ci-dessous, dessin de griffith dans Icones Plantarum Asiaticarum 3:1851
 
Evolution moyenne des températures, de la pluviométrie et de l'humidité relative au Myanmar, au niveau de la mer (région de Moulmein)
 
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