Historique
 

Plusieurs hybrides naturels ont été déterminés par les botanistes. P. × amphitrite (sanderiana x stuartiana), P. × gersenii (sumatrana x violacea), P. × intermedia (aphrodite x equestris), P. × leucorrhoda (aphrodite x schilleriana), P.× rolfeana (equestris × sanderiana), P. × singuliflora (bellina × sumatrana), P. × valentinii (cornu-cervi x violacea), P. × veitchiana (equestris x schilleriana) figurent dans la liste de Kew.
Nous devons aux établissements Veitch, en 1886, la création du premier hybride artificiel de phalaenopsis, P. × intermedia (aphrodite x equestris). Ce premier hybride artificiel avait été obtenu en semant les graines au pied de plantes établies, et il avait fallu 10 années d'attente pour voir la première fleur s'épanouir. Pendant plus de 10 ans Veitch est le seul horticulteur à avoir obtenu des hybrides artificiels de phalaenopsis. John Seden responsables de l'hybridation des phalaenopsis chez Veitch créa 16 hybrides et à la fin du XIXe siècle deux établissements seulement avaient obtenu quelques plantes artificiellement. Le rival de Veitch, Stuart Low, avait concrétisé ses essais en faisant enregistrer deux hybrides.
Lors de la première conférence sur les orchidées à Kensington en 1885, Harry Veitch évoqua les premiers essais de semis de Phalaenopsis. Son exposé fut repris un peu plus tard par l'Orchidophile dans un article concernant les Phalaenopsis hybrides, voir ici.
Le flambeau fut ensuite repris par des amateurs, des jardiniers ou des horticulteurs français. Parmi les amateurs éclairés citons le Dr. Gratiot et Bultel, responsable des cultures chez Rothschild à Armainvilliers est l'obtenteur du phalaenopsis x Confirmation. Avec cette plante cultivée in vitro jusqu'à la floraison, Bultel démontrait que la présence d'un champignon n'était ni nécessaire à la germination, ni à la culture, ni à la floraison des phalaenopsis et plus généralement de toutes les orchidées. Il faut aussi mentionner un autre cultivateur amateur un peu oublié, Roger Liouville, qui a obtenu de nombreux hybrides primaires ou complexe dans ses serres de Maure de Bretagne. Plusieurs de ses hybrides ont été nommés par Guillaumin.
La démonstration de Bultel n'était pas satisfaisante pour tout le monde, en particulier pour Maurice Vacherot, horticulteur à Boissy St Leger, qui fit cependant faire des progrès significatifs aux semis de phalaenopsis en comprenant le premier comment assurer la germination d'une quantité importante de graines. Toute l'astuce consistait à effectuer de fréquents repiquages in vitro et ses premiers hybrides ont été déclarés en 1927. La technique restait un mélange entre semis symbiotique (sans intervention du champignon) et semis symbiotique (avec la présence du champignon).
Le petit film qui suit, visible sur le site de l'INA, permet d'apprécier la méthode utilisée en 1935 pour semer des Orchidées. Il n'est pas question ici de phalaenopsis mais le principe était le même. Après une présentation de l'établissement et de quelques techniques de culture, le documentaire aborde rapidement la reproduction par semis; récolte des graines immatures, semis sur milieu gélosé, évolution du semis (le champignon n'est toujours pas présent), récolte et culture du champignon pour une mise en culture séparée, ensemencement avec le champignon d'un flacon destiné à recevoir des plantules germées sur milieu gélosé, plantation des semis sur le milieu infesté par les champignons, évolution des semis puis enfin repiquage in-vivo. L'idée que le champignon était obligatoire à une bonne évolution des plantes était alors acceptée par tous bien que la démonstration ait été faite deux décennies plus tôt que les graines pouvaient germer seules sur des milieux de culture in-vitro et poursuivre un développement normal sans intervention du champignon. le film se termine par d'autres étapes de la culture et quelques vues des serres. En cas de difficultés le film est visible à cette adresse :https://www.youtube.com/watch?v=Mvz3VgG-suo




Aux Etats-Unis, Armacost & Royston commencèrent leurs travaux dans les années 1930. Les premières hybridations avaient pour but d'améliorer la dimension des fleurs et leur tenue en fleurs coupées car dès la fin du XIX e siècle des établissements s'étaient spécialisés dans la production de fleurs coupées, en Europe comme aux Etats-Unis.
De la moitié du XXe siècle jusqu'à la fin des années 1970, l'essentiel des progrès réalisés dans le domaine de l'hybridation est du à des établissements installés aux Etats-Unis. Citons pêle-mêle Kirsch, McCoy, Moir, Carmela Orchid à Hawaï, Hausermann dans l'Illinois, Stewart, Vasquez, Hager, Hughes, Freed et Shaffer en Californie, Davis, Fennel, Beard en Floride. En Europe Vacherot & Lecoufle en France, Hark en Allemagne maintenaient la tradition.
Depuis, les producteurs de Taïwan se sont imposés et sont les plus novateurs. Ils ont su créer de nouveaux types de plantes, comme les phalaenopsis hybrides miniatures et développer des couleurs jusqu'alors peu répandues.
Une collection d'hybrides
Quelques amateurs éclairés défrichent des territoires laissés jusqu'à présent à l'écart en travaillant essentiellement à la création d'hybrides primaires. Le terme hybride primaire s'applique à une plante dont les deux parents sont des espèces; dans le cas contraire, si un ou les deux parents sont eux-même des hybrides, on parle d'hybrides complexes.
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