Phalaenopsis javanica (J.J.Smith 1918)
 
Phalaenopsis de Java

Origine
: Ouest de Java (Priangan), Sumatra (province de Bengkulu).

Descriptions originales ici
Synonymes principaux

Phalaenopsis latisepala (Rolfe 1920)

Polychilos javanica (Shim 1982)

Description
     Plante épiphyte à racines charnues, souples, glabres.
     Tige courte, complètement recouverte par l'imbrication de la base des feuilles.
      Feuilles brillantes, charnues, coriaces, à base étroite, obovales ou oblongues-elliptiques ou elliptiques, aiguës ou obtuses, de plus de 22 cm. de long sur 10 cm. de large.
      Pédoncule presque érigé, quelquefois arqué, le plus souvent simple, pouvant être un peu plus long que les feuilles, mais souvent plus court, avec un rachis en zigzag.
      Bractées triangulaires, cucullées, aiguës, de 4 à 5 mm.
      Fleur charnue de 3 cm. aux segments bien étalés. Sépale dorsal elliptique, obtus, effilé à l'apex. Sépales latéraux identiques au sépale dorsal, obliques, carénés dorsalement. Pétales largement elliptiques ou sub-orbiculaires, légèrement aigus ou obtus.
 

     Labelle adhérent au pied de la colonne, distinctement étranglé, trilobé, un peu plus long que les pétales. Lobes latéraux dirigés vers l'extérieur, oblongs-linéaires, longitudinalement rainurés, la partie antérieure plus charnue que la postérieure avec un apex aigu bidenté. Lobe médian à peu prés obovale-oblong ou oblong-elliptique, très charnu, presque trigone, caréné en son milieu, légèrement plus épais à l'apex, orné de quelques poils. Disque entre les lobes latéraux agrémenté d'un appendice tourné vers l'arrière, à peine bidenté. A la jonction des lobes latéraux et du lobe médian il y a un callus charnu, bidenté, rainuré longitudinalement.
     Colonne charnue, presque cylindrique, quelquefois arquée, longue de 6 mm.
     
Pédicelle de plus de 2 cm.

Labelle Phalaenopsis javanica (Sweet)
               
  Labelle d'une fleur fraîche de Phalaenopsis javanica-Dessin de Frédéric Kirsch-
 
 Observations
Photo ci-dessous Benoît BIAIS.Consultez son blog pour d'autres très belles photos de Phalaenopsis: http://bbiais.free.fr/srnbb/

     La floraison est possible toute l'année, mais avec deux pics, l'un en avril, l'autre en septembre. Elle est de courte durée ( 4 semaines).
      La couleur des segments floraux varie du blanc au jaune verdâtre et au jaune, marqué de stries longitudinales consistant en fait à une succession de petits points brun/violacés donnant à l'ensemble une apparence tesselée. Lobes latéraux jaunâtres avec une suffusion plus pâle à la base. Disque blanc. Lobe médian lilas ou violet, blanc à la base. Colonne blanche. Léger parfum de violette.
      On le rencontre depuis le niveau de la mer jusqu'à 700 mètres d'altitude.
     
C'est une plante en voie d'extinction à Java. Le dernier site connu, au sud de Cianjur (ouest Java) ou on le trouvait même dans les plantations de café a été razzié par un spécialiste indonésien. Quelques botanistes pensent que des plantes pourraient subsister dans les forêts autour de Sindangbarang, Cibeber ou Sukanegara (ouest java).

  Historique

      Les premières floraisons européennes datent de 1914. En avril de cette année il y eut deux floraisons simultanées. Le 16 tout d'abord en Irlande, puis le 28 à Maure de Bretagne chez monsieur Liouville.
      L'espèce disparut ensuite des cultures pour être redécouverte vers 1975 et en 2012, cette plante que l'on croyait endémique de Java fut découverte à Sumatra (Kepahiang regency, Bengkulu regency & mont Dempo).

     

Les hampes florales de Phalaenopsis javanica sont souvent beaucoup plus courtes que le feuillage et les premières floraisons peuvent passer complétement inaperçues d'autant plus que la hampe a quelquefois tendance à se perdre dans le support de culture.
 
Culture
 

     Plante de climat tempéré/chaud. Cette espèce semi-miniature apprécie la chaleur, surtout lorsqu'elle est accompagnée d'arrosages abondants. La culture en épiphyte ou en suspension permet de profiter au mieux de la floraison. Les tiges florales persistent et fleurissent plusieurs années. La floraison est possible à n'importe quelle époque de l'année, mais avec deux pics, l'un en mars/avril, l'autre en septembre. Chaque fleur à une durée de vie courte, 4 à 5 semaines environ, mais elles se succèdent pendant plusieurs mois. Les tiges florales de P. javanica sont souvent beaucoup plus courtes que le feuillage et les premières floraisons peuvent passer complètement inaperçues car la tige a quelquefois tendance à ramper sur le support de culture sous le feuillage.
     La forme en coupe de ses fleurs et le port horizontal ou retombant des tiges florales ayant tendance à se transmettre à sa descendance, P. javanica ne figure pas parmi les plantes favorites des obtenteurs malgré quelques hybrides primaires attrayants. Près de 80 hybrides ont été enregistrés par la RHS.

Roger Liouville (1856-1930)
Ingénieur de l'armement français, cousin du professeur de médecine Henri Liouville (1837-1887) et apparenté par lui au mathématicien Joseph Liouville. Roger Liouville fut élève de l'École Polytechnique puis il fut affecté au Service des Poudres et accéda au grade d'ingénieur en Chef. En 1886 il obtient la charge de répétiteur, puis d'examinateur au concours d'entrée à l'École Polytechnique. Réaffecté à l'Armement au cours de la première guerre mondiale.
En dehors de ses activités militaires Roger Liouville possédait à Maure de Bretagne une collection d'orchidée assez importante pour être citée plusieurs fois dans la littérature. Il légua au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris sa collection de 900 plantes évaluée à 75.000 francs (près de 43.000€), surtout riche de phalaenopsis sélectionnés et hybridés par ses soins. Il s'était renseigné auprès de J. Costantin maitre de Noël Bernard, pour s'initier aux méthodes de reproduction et grâce aux relations qu'il avait liées auprès du Museum il put obtenir de l'administration du charbon pour chauffer ses serres pendant la guerre de 1914-1918. Il est l'obtenteur des hybrides nommés par Guillaumin dans plusieurs numéros de La Revue Horticole à partir de 1923. C'est dans ce domaine un précurseur en France, auparavant un seul hybride de phalaenopsis avait été créé par Bert horticulteur à Bois-Colombes, le Phalaenopsis Bertii dont un seul parent, Phalaenopsis amabilis, a pu être identifié. Liouville présenta son premier phalaenopsis à une séance de la Société nationale d'horticulture de France le 13 mars 1913 sous le nom de Phalaenopsis Augustine.
La collection de Phalaenopsis que Liouville avait léguée au muséum a été détruite dans la nuit du 24 janvier 1945 suite à une coupure du chauffage urbain alors que la température extérieure descendait à -12°C.
Il est cité dans l'ouvrage de Maurice Vacherot pour sa collection exceptionnelle de phalaenopsis.
Une espèce de Vanda lui a été dédiée par le botaniste Achille Eugène Finet, le Vanda liouvillei, et un hybride de Phalaenopsis, M. Liouville, porte son nom (Phalaenopsis X Leucorrhoda x Phalaenopsis lueddemanniana déclaré par Guillaumin).
  Vanda liouvillei décrit par Finet dans Notulae Systematicae (Paris) 2: 299 en 1912. Photo de Philippe Christophe. Visitez son blog sur les Vanda. https://vandaspecies.blogspot.fr/
 
Evolution moyenne des températures, de la pluviométrie et de l'humidité relative à Java a 200 mètres d'altitude (Région de Bogor)
 
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