Phalaenopsis
mariae (Burbidge 1883)
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Nommé
par Burbidge en l'honneur
de son épouse.
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Origine : Philippines (Mindoro, Mindanao, Luzon, Sulu),
Kalimantan central ? (ouest de Bornéo)
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Description originale ici |
Synonyme
Polychilos
mariae (Shim 1982)
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Description |
Plante
épiphyte à tige courte, complètement recouverte
par l'imbrication de la base des feuilles.
Racines nombreuses, charnues, glabres,
souples.
Feuilles distiques, retombantes, charnues,
oblongues-ligulées ou obovales-ligulées, rarement
oblongues-elliptiques, aiguës ou obtuses, de plus de 30 cm.
de long sur 7 cm. de large.
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Pédoncule
pendant, simple ou branchu, portant plusieurs fleurs, souvent plus court
que le feuillage, rarement plus long. Bractées triangulaires-ovales,
cucullées, aiguës, de plus de 4 mm.
Fleurs de 4 à 4,5 cm., souvent parfumées.
Sépales et pétales bien étalés, semblables,
charnus, oblongs-elliptiques à elliptiques, obtus au-dessus, fuselés
par-dessous. Pétales plus étroits que les sépales. |
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Labelle
charnu, trilobé, presque aussi long que les segments floraux.
Lobes latéraux oblongs-ligulés à apex tronqué,
dentelés, avec un callus en forme de demie lune en leur milieu.
Lobe médian ovale, légèrement anguleux, érodé
ou dentelé de part et d'autre de l'apex, obtus, à
la base garnie d'une membrane charnue en forme de crête s'étendant
jusqu'en son milieu. Le lobe médian se termine par un callus
proéminent en forme de coussin, complètement couvert
de petits poils doux. Le disque entre les lobes latéraux
est orné d'une paire de callus superposés, bilobés,
aciculaires, charnus. Le callus antérieur se situant à
la jonction des lobes latéraux et du lobe médian.
Colonne
charnue, légèrement arquée, de 7 mm.
Pédicelle
de 2,5 cm.
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Labelle Phalaenopsis
mariae (Sweet)
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Labelle d'une fleur fraîche
de Phalaenopsis mariae-Dessin de Frédéric Kirsch-
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Phalaenopsis mariae. Dessin
de R.C. Aguilar dans Philippine Journal of Science 1947
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Observations/Culture
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Sépales
et pétales sont blancs ou blanc/crème, parfois avec une
suffusion de vert, et avec de larges taches ou barres de couleur noisette.
Le labelle est mauve pâle à marge blanche, avec les callus
de couleur jaune. La colonne est blanche à base pourpre.
Trois types
principaux on put être déterminés :
De
Sulu, fleurs blanches barrées de brun/rouge.
De
Mindanao, fleurs blanches aux extrémités vertes.
De
Luzon, fleurs jaunes barrées de brun/rouge.
La floraison
est possible toute l'année, elle peut être légèrement
parfumée.
On trouve ce
Phalaenopsis jusqu'à une altitude de 600 m, en situation ombragée,
toujours abrité du soleil, avec une humidité de 80/85%.
L'architecture
du labelle est proche de celle du Phalaenopsis pallens. La différence
se fait par les bords lisses chez le Phalaenopsis pallens, dentelés
chez le Phalaenopsis mariae, et par le callus terminal entièrement
poilu chez ce dernier et aux poils plus clairsemés chez le Phalaenopsis
pallens; La coloration des segments est aussi différente. Il peut
également être confondu justement à cause de cette
couleur avec le Phalaenopsis bastiani, mais s'en distingue facilement
par le port même de la plante et la rareté de la pilosité
sur le lobe médian du labelle de Phalaenopsis bastiani.
Plante de climat tempéré
ou tempéré chaud injustement réputée sensible
à la pourriture bactérienne. Cette espèce n'est pas
difficile en culture. Les tiges florales sont retombantes et cette espèce
prend tout son intérêt si elle est cultivée en suspension.
Elle devient rapidement assez volumineuse avec 10 à 12 feuilles
et éventuellement l'apparition de rejets à la base de la
plante. Floraison théoriquement possible toute l'année,
mais assez régulière au début de l'été
avec une remontée possible à l'automne. Les tiges florales
sont capables de poursuivre leur croissance et de fleurir pendant plusieurs
années tout en se ramifiant et il ne faut pas les supprimer inconsidérément
au moment du rempotage.
Pendant longtemps la plupart des plantes vendues sous le nom de Phalaenopsis
mariae ont été soit des Phalaenopsis bastianii, soit le
croisement entre Phalaenopsis bastianii et Phalaenopsis mariae, le Phalaenopsis
x Lovely Marie. Cette confusion peut
persister.
Phalaenopsis mariae est peu utilisé en
hybridation à cause de l'aspect peu esthétique de la disposition
des fleurs sur les hampes florales trop écartées les unes
des autres). Réputé sensible à la pourriture bactérienne.
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Historique
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Les
premières plantes ont été collectées sur
l'île de Jolo par F.W. Burbidge
pendant un voyage de collecte pour les établissements Veitch
et Cie dans l'archipel malais et sa région en 1878.
Il envoya une description et un dessin de sa trouvaille à Veitch
qui les fit parvenir à Reichenbach qui en fît une copie
et décrivit la plante sans pour autant faire paraître
sa description, laissant la priorité à Burbidge. Cependant,
en 1883 The
Orchid Album de Warner & Williams fit paraitre un dessin
de cette plante accompagné d'une description attribuée
à Reichenbach. Il faut cependant noter que la table des matières
de The Orchid Album, en contradiction avec le texte publié,
désignait Burbidge comme étant l'auteur de la plante.
Reichenbach, ennuyé, envoya une
lettre à Williams, lettre qui fût partiellement
éditée quelques temps plus tard. Il y expliquait que
le texte était de Burbidge, qu'il avait seulement accepté
le nom de l'espèce et qu'il en laissait la paternité
à son découvreur. Il ajoutait que si la description
aurait été sienne il l'aurait publié dans The
Gardener's Chronicle (sic). Il expliquait aussi qu'il ne donnait jamais
à une nouvelle espèce le nom d'une Dame qu'il ne connaissait
pas et qui n'avait aucune relation avec le monde des végétaux.
Des plantes de cette espèce furent ensuite découvertes
par Boxall à
Mindanao et envoyées en Angleterre. Le nom local de cette espèce
est "fleur de la pluie" car les fleurs commencent à
s'épanouir en même temps que tombent les premières
précipitations de la mousson sèche.
Une reproduction de Phalaenopsis mariae
figure dans Curtis's
botanical magazine de 1887.
Longtemps resté rare en culture mais
commence a être plus apprécié. |
Ridley
est le seul botaniste à avoir reporté la présence
de Phalaenopsis mariae dans le Kalimantan central (ouest de l'île
de bornéo). Il n'apparait pas dans le livre "Orchid of
Bornéo". |
Dessin original de Burbidge
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Au mois d'aout 1889 Burbidge écrivait
ces quelques lignes dans The Garden en complément d'un article relatant
la floraison de Phalaenopsis mariae à Kew. |
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Quant à
cette espèce, je tiens à dire que c'est une des plus robustes
de toutes les espèces connues de Phalaenopsis. Je l'ai trouvé
sur une montagne, à près de 600 mètres d'altitude,
sur une île entre Bornéo et les îles Philippines ; des
quatre plantes découvertes à l'origine, j'ai pu en ramener
trois vivantes en Angleterre. Cette espèce a été comparée
à plusieurs reprises avec Phalaenopsis sumatrana
. Il peut y
avoir une ressemblance superficielle, mais leur vigueur est très
différente. Phalaenopsis sumatrana est une espèce notoirement
délicate. Parmi les milliers de plantes récoltées une
faible partie, peut être le tiers, a pu atteindre l'Europe en bon
état et c'est une espèce délicate et difficile à
conserver plusieurs années. Phalaenopsis Mariae est une plante généreuse
avec une constance tout à fait louable. Les plus petites plantes
sont capables de fleurir.
Je n'oublierai jamais le jour où j'ai trouvé cette espèce.
Las, fatigué de marcher, et desséché par la soif, au
sommet d'une vieille chaîne volcanique je m'étais arrêté
pour me reposer et je regardais autour de moi la désolation provoquée
par cinq mois de sécheresse continue sous un soleil tropical. Je
n'avais qu'un faible espoir de trouver des orchidées dans une région
aussi aride, mais j'étais déterminé à rejoindre
un vieux cratère éteint et je reparti. J'avais à peine
repris mon parcours quand je tombais sur une branche aussi épaisse
que mon corps qui me bloquait à demi le chemin ; niché sur
un rameau aussi épais que mon bras je trouvais ce délicat
petit Phalaenopsis, les feuilles pendantes, desséchées et
molles alors que sa tige florale ramifiée portait encore plus de
trente fleurs blanches et rubis. Surpris par cette apparition je pouvais
à peine en croire mes propres yeux, mais il était là,
devant moi, dans toute sa beauté inconnue, et je me senti humilié
par mon abattement et mon manque de foi quelques minutes auparavant. La
branche fut soigneusement coupée de part et d'autre de la plante
qui adhérait fermement au bois par ses racines solides comme des
lanières. Je portais soigneusement pendant des kilomètres,
en partie à pied, en partie en selle, cette branche avec son précieux
fardeau qui ne quitta presque jamais ma cabine pendant le voyage de retour.
Pendant des jours et des jours, j'essayai sans succès de retrouver
cette plante mais les indigènes de la région m'assurèrent
qu'ils n'avaient jamais vu une fleur comme celle-ci auparavant. Cette espèce
fut cependant de nouveau découverte et les établissements
Low et Cie introduisirent quelques-unes de ces plantes, mais je suis sûr
que plusieurs milliers d'entre elles doivent avoir péri dans les
incendies de forêt qui ont fait rage dans cette région qui
connaissait la saison sèche la plus terrible de mémoire d'homme.
Seules les plantes qui poussaient en haut sur la montagne devaient y avoir
échappé.
Le regretté professeur Reichenbach voulait le baptiser Phalaenopsis
sumatrana var. Marie, mais mon opinion est qu'il est totalement distinct
par sa vigueur, sa constitution, par l'aspect de ses feuilles et par sa
structure de Phalaenopsis sumatrana. Quoi qu'il en soit, Phalaenopsis Marie
est une délicate petite plante, toujours en croissance et en floraison.
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Le
Phalaenopsis mariae est une espèce naturellement très florifère.
Des exemplaires correctement installés sont capables de porter
une centaine de fleurs simultanément. Une hampe florale seule peut
facilement offrir une quinzaine de fleurs.
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Evolution moyenne des températures,
de la pluviométrie et de l'humidité relative aux îles
Sulu pour une altitude de 610 m
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