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Phalaenopsis gibbosa ( Sweet 1970)
 
Phalaenopsis à gibbosité (du latin gibbosus bourse en référence à la boursouflure située sous le callus antérieur)

Origine : Vietnam, Laos, Chine (Yunnan)
Descriptions originales ici

Synonymes
Polychilos gibbosa (Shim 1982) Doritis gibbosa (T. Yukawa & K. Kita, 2005)
Phalaenopsis gibbosa var. wlodarczykiana (Roeth, 2010) Phalaenopsis petelotii (Mansf, 1933 nom.nud)
Description
Plante épiphyte aux nombreuses racines charnues, longues, souples, glabres. Tige modérément développée, complètement recouverte par l'imbrication de la base des feuilles.
Feuilles charnues à base étroite, elliptiques ou obovales-elliptiques, aiguës, dépassant 12 cm. de long sur 4,5 cm. de large, souvent plus petites.
Pédoncule plutôt fin, érigé ou arqué, dépassant largement le feuillage (15 cm.), simple ou ramifié, cylindrique. Rachis aplati, en zigzag, portant plusieurs fleurs bien séparées. Bractées alternes, distiques, ovées, cucullées, aiguës, beaucoup plus courtes que les pédicelles, de 4 mm. de long.
Fleurs de 1,5 cm. à la texture délicate, aux segments floraux largement étalés ou réfléchis, de couleur claire.
Sépale dorsal ovale, cucullé, aigus Sépales latéraux obliques, ovales ou ovales-elliptiques, sub-aiguë, latéralement adhérents au pied de la colonne. Pétales ovales ou ovales-elliptiques, obtus.
Labelle très charnu, trilobé, aussi long que les sépales. Lobes latéraux érigés, linéaires, falciformes, acuminés. Lobe médian triangulaire, mobile à partir d'une base largement quadrangulaire, aigu à l'apex. Disque à la base du lobe médian, en face de la partie quadrangulaire, agrémenté d'un callus en forme de crête, denticulé, sous lequel on distingue une boursouflure parallèle. La crête denticulée est ornée d'un filament indépendant, profondément et finement lobé. Colonne courte, de plus de 4 mm, charnue, ailée, décurrante sur le pied très volumineux. Pédicelle filiforme arqué, de 4 cm
Détails du labelle (Sweet)
Observations
     Fleurs blanches avec quelque chose d'une suffusion de vert à la zone apicale des sépales et des pétales. Base de la colonne jaune tacheté de brun. Lobes latéraux du label blanc avec l'apex brun barré de jaune. Lobe médian blanc avec deux taches jaune vif. Bien que d'introduction récente en culture, cette espèce n'apparaît pas spécialement rare dans la nature. C'est la seule espèce de l'ex section Parishianae qui aurait une hampe florale capable de se ramifier.
     Plante poussant en forêt claire jusqu'à une altitude de 1 000 m
Labelle d'une fleur fraîche de Phalaenopsis gibbosa-Dessin de Frédéric Kirsch-
 
Historique
Phalaenopsis gibbosa est parfois commercialisé sous le nom de Phalaenopsis petelotii, d'après le botaniste français Paul Alfred Pételot qui le collecta au Vietnam en 1933. Il est à noter que Sweet, lorsqu'il fit la description de P. gibbosa en 1970, avait pris connaissance de deux planches conservées dans l'herbier Oakes Ames de l'Université d'Harvard (Massachusetts) et reçues du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Sur ce document (n°5425 de l'herbier de Pételot) figurait le nom Phalaenopsis petelotii ainsi que le lieu de collecte de la plante et une brève description de son environnement. Sweet ignora, comme il en avait la possibilité, le nom que souhaitait donner Rudolf Mansfeld à la découverte de Pételot.
On peut penser que l'épithète petelotii n'a pas été attribuée à cette plante par Pételot lui-même. Une règle non écrite veut que lorsque l'on donne un nom à une plante, on ne doit jamais choisir son propre nom ! Comme on le fait habituellement, par courtoisie, Mansfeld avait probablement tenu Pételot au courant de son intention de lui dédier cette espèce, c'est pourquoi on a inscrit sur l'étiquette " Phalaenopsis Petelotii Mansfeld ". Il faut remarquer qu'à l'époque on mettait encore une majuscule à Petelotii, puisque c'est le nom d'une personne, façon de faire abandonnée aujourd'hui. Rappelons que même si une petite description avait figuré sur l'étiquette, cela n'aurait rien changé : pour qu'un nom soit valide, il doit être publié et la description de la plante doit être publiée en même temps accompagnée d'une diagnose, brève comparaison entre la plante étudiée et une espèce connue. Une description manuscrite non publiée n'a aucune valeur quant à la validité du nom.

Echantillon ayant servi à l'établissement de Phalaenopsis gibbosa
Le nom Phalaenopsis Petelotii est un nomen nudum, cela concerne une plante qui a été nommée mais sans qu'aucune description n'accompagne cette nomination. Dans le cas de Phalaenopsis petelotii, le botaniste allemand Mansfeld conservateur au Jardin Botanique de Berlin a vu ses collections et la monographie sur les orchidées à laquelle il travaillait détruite par un bombardement en 1943. On peut penser que la description originale de Phalaenopsis petelotii y figurait.
 
Extraits de la description de Phalaenopsis gibbosa par Sweet dans American Orchid Society Bulletin 39: 1095 (1970).
Variétés horticoles
     Quelques variantes de Phalaenopsis gibbosa n'ayant à notre connaissance pas encore fait l'objet d'une description officielle peuvent apparaître de temps à autre comme Phalaenopsis gibbosa flava ou Phalaenopsis gibbosa alba.
Culture
       La culture en épiphyte du Phalaenopsis gibbosa ne pose pas de problèmes particuliers à condition de pouvoir assurer à la plante une humidité constante d'au-moins 60%. La culture en pot est plus délicate.
    
La plante forme une touffe après quelques années. La floraison est printanière, en même temps que les Phalaenopsis schilleriana, stuartiana et philippinensis, généralement quelques jours avant Phalaenopsis parishii et lobbii.



Plantule en développement à l'extrémité de la tige florale de Phalaenopsis gibbosa
 
 
PÉTELOT, PAUL ALFRED (1885-1958)
 
Natif de Saint Max en Meurthe-et-Moselle. Botaniste, spécialiste des mousses, et entomologiste. Après ses études il devient préparateur de botanique à  la Faculté des Sciences de Nancy en 1908. Après un passage au Brésil à  Belém (1911) en tant qu'assistant à la station de biologie agricole du Para, Pételot séjourne à St Pétersbourg à  l'Université des Sciences lorsqu'éclate la révolution russe (en octobre 1917 dans sa correspondance familiale il parle d'une plante intéressante trouvée dans la règion de St Pétersbourg mais n'évoque pas du tout les événements). Il rentre en France et habite quelques temps à  Paris. En 1919 il est reçu par la Société de Pathologie végétale de France alors qu'il travaille au laboratoire de cryptogamie du Museum d'Histoire Naturelle et devient dans le même temps membre de la Societe Botanique de France. Fin 1919 il est en Indochine , le Bulletin de la Société De Pathologie de janvier/mars 1921 le domicilie à  Hanoï. Il prend la direction de la station entomologique de Choganh à Ninh Binh en 1922.
En 1928 il est professeur à  l'école d'agriculture à  Hanoï, puis chargé de Cours à  la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Saigon, puis devient chef de la division de Botanique à  l'Institut des Recherches agronomiques de Saïgon. Il quitte le Vietnam en 1955.
Pételot est aussi lauréat de l'Académie des Sciences de Paris. Son herbier a été déposé au Museum d'Histoire Naturelle de Paris et il a collecté des plantes dans toute l'Indochine. Avec Eugène Poilane c'est le plus grand pourvoyeur de plantes indochinoises à  destination du MHNP.
Beaucoup de plantes de la région sont nommées en son honneur. Le genre Petelotiella créé par Gagnepain lui est dédié.Parmi les orchidées on peut noter Habenaria petelotii et Phalaenopsis petelotii, nom qui n'a pas été retenu par Sweet lorsqu'il a décrit Phalaenopsis gibbosa.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les plantes indochinoises dont "Les plantes médicinales du Cambodge, du Laos et du Viêtnam ", ouvrage de référence en plusieurs tomes.
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Evolution moyenne des températures, de la pluviométrie et de l'humidité relative dans la région de Dalat, Vietnam, à une altitude de 500 mètres
 
 
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