Le genre Doritis
 
Bien que les plantes ayant appartenu au genre Doritis aient été transférées dans le genre Phalaenopsis depuis 2001, plusieurs botanistes ne suivent pas ce concept et poursuivent leurs travaux en y classant de nouvelles espèces. Le va-et-vient continuel entre Phalaenopsis et Doritis caractèrise l'histoire de ce genre depuis sa création.
Le genre Doritis a été crée par le botaniste anglais Lindley dans Genera and Species of Orchidaceous Plants en 1833. Il se basait sur un échantillon sec de plantes collectées par le chirurgien et naturaliste britannique George Finlayson près de Turon, ou Tourane, plus connu aujourd'hui sous le nom de Da Nang au Vietnam pendant son voyage au Siam, en Cochinchine et en Annam de 1821 à 1822 et conservées dans l'herbier de l'Est India Company avec les références suivantes : Epidendrum, Turon Bay, n° 521. Selon Rolfe l'échantillon tel qu'il était conservé dans l'herbier de Lindley ne consistait qu'en une seule feuille et la base d'une tige florale. Il était accompagné de dessins de détails de la fleur mais sans que celle-ci ne soit représentée dans son entier. En 1874 Alexandre Godefroy Lebeuf introduisit en culture des plantes prélevées sur l'île de Phuquoc et que Reichenbach décrivit la même année dans The Gardener's Chronicle sous le nom de Phalaenopsis esmeralda. La plante décrite par Reichenbach portait 6 inflorescences ayant chacune entre 15 et 20 fleurs de couleur améthyste. Un peu plus tard, Reichenbach décrivit trois autres plantes sous les noms de Phalaenopsis antennifera à partir de plantes envoyées par Stuart Low, Phalaenopsis regnieriana et Phalaenopsis buyssoniana qu'il reçut tous deux de Regnier.
Ces plantes furent bientôt considérées comme de simples variantes de P. esmeralda. Ce n'est qu'en 1917 que Rolfe découvrit dans les collections de Kew une aquarelle représentant Doritis pulcherrima et portant le numéro de l'échantillon collecté par Finlayson. Il apparut alors que cette aquarelle représentait la même espèce que celle décrite par Reichenbach et que la priorité revenait à la description de Lindley. Des détails de structure de la fleur conduisirent Rolfe à ne pas suivre Reichenbach qui classait ces plantes dans le genre Phalaenopsis et à reprendre le nom générique donné par Lindley. En1891 dans A Manual of Orchidaceous plants Veitch mentionne le genre Doritis et écrit que P. wightii Rchb.f. (= P. deliciosa) lui est rattaché.
Dés la fin du XIXe siècle plusieurs auteurs contestent la nécessité de maintenir la séparation entre le genre Phalaenopsis et le genre Doritis et critiquent les travaux de Pfitzer qui distinguait " les Phalaenopsis avec un labelle possédant un bourrelet sur le limbe et les Doritis avec labelle avec un bourrelet sur l'onglet ".
En 1933 J.J. Smith transfert le genre Doritis dans le genre Phalaenopsis. Il est suivi dans un premier temps par Holttum (The Orchids of Malaya) alors que les botanistes français Gagnepain et Guillaumin maintiennent le genre Doritis.
En 1965, après avoir étudié du matériel vivant et comparé les travaux de Reichenbach et de Lindley, Holttum confirme la conspécificité des taxa mais maintient le genre Doritis. Il ne trouve aucune différence entre P. buyssoniana et D. pulcherrima mais pense que P. buyssoniana n'est que la forme tétraploïde de D. pulcherrima. Il démontre aussi que P. regnieriana que certains auteurs confondaient avec P. pulcherrima devait être considéré comme une espèce distincte.
En 2011 le genre Doritis n'est plus reconnu par Kew, néanmoins plusieurs botanistes ne sont pas d'accord avec cette position et continuent de considérer ce genre valide.
En 2009, Leonid Averyanov propose une révision du genre Doritis en le maintenant séparé du genre Phalaenopsis et en le considérant monospécifique, P. buyssoniana et P. regnieriana étant considérés comme des variétés, il crée aussi la variété apiculata se distinguant par un label avec un apex nettement apiculé.
Sa classification se traduit ainsi :
-Doritis pulcherrima var. pulcherrima f. pulcherrima (sépales et pétales rose à violet) ;
-Doritis pulcherrima var. pulcherrima f. coerulea (sépales et pétales bleu violacé) ;
-Doritis pulcherrima var. pulcherrima f. albiflora (sépales et pétales blancs, labelle rose à violet) ;
-Doritis pulcherrima var. pulcherrima f. alba (sépales et pétales blancs, labelle blanc, quelquefois marqué de jaune ou avec les lobes latéraux jaunes) ;
-Doritis pulcherrima var. buyssoniana ;
-Doritis pulcherrima var. regnieriana ;
-Doritis pulcherrima var. apiculata f. apiculata (sépales et pétales rose à violet clair) ;
-Doritis pulcherrima var. apiculata f. nivea (sépales et pétales blancs quelquefois avec des suffusions verdâtres ou jaunâtres) ;
-Doritis pulcherrima var. apiculata f. purpurea (sépales et pétales violet soutenu).
Informations supplémentaires dans cet article de l'Orchid Review de 1945.
 
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