Lindenia
|
|
Jules
Linden, explorateur puis cultivateur avisé est à l'origine
de plusieurs publications ayant pour thème les Orchidées.
Les Phalaenopsis ont une bonne place dans ses diverses publications.
|
|
|
Dés 1885,
on note dans la Lindenia les informations suivantes.
Les Phalaenopsis
sont originaires de contrées très chaudes, principalement
de la Malaisie; il leur faut en conséquence, pendant l'hiver, une
température de 16 à 20°c et pendant l'été
de 18 à 25°c. L'atmophére devra constamment être
saturée d'une grande quantité d'humidité, attendu
que ces gracieuses épiphytes croissent fixées par leurs
racines plates sur les branches des arbres.
Dans les
serres de la Compagnie Continentale d'Horticulture à Gand, les
Phalaenopsis sont cultivés dans de petits paniers de treillage
de bois. La meilleure époque pour le rempotage est le printemps,
quelque temps après la floraison, quand les racines commencent
à végéter.
On place dans
le fond du panier un bon drainage de tessons recouverts de morceaux de
bois, puis une couche de sphagnum vert; la plante est placée sur
ce lit, les racines recouvertes de têtes de sphagnum vivant. On
aura cependant soin de dégager le collet qui doit donner naissance
aux jeunes racines : c'est un point important dans la culture des orchidées
que ce dégagement du collet.
Après
le rempotage, on placera la plante suspendue très près du
vitrage, de façon à lui donner le plus de clarté
possible, sans cependant la laisser brûler par les rayons du soleil.
Durant l'époque de végétation, les arrosements seront
copieux; ils seront modérés pendant la floraison et presque
nuls au repos qui suivra cette floraison, pendant six semaines environ.
Les Phalaenopsis
ne supportent pas les seringages sur les feuilles qui jauniraient et périraient
de cette pratique. L'aérage, pour toutes ces orchidées un
point essentiel, l'est également pour les Phalaenopsis. Ils redoutent
énormément les thrips; des lavages fréquents avec
de l'eau mélangée de nicotine leur conviendront beaucoup.
On sait que
la plupart des Phalaenopsis se reproduisent par les jeunes plantes qu'émettent
les anciennes tiges florales; les amateurs soucieux de la multiplication
feront donc bien de les maintenir le plus longtemps possible, mais il
est bon de noter que cela affaiblit énormément les plantes.
|
|
Les
orchidées exotiques et leur culture en Europe
|
Les orchidées exotiques et
leur culture en Europe 1894 Lucien Linden. |
|
« On peut employer
la culture en pots ou en paniers; mais ce dernier procédé
me paraît bien préférable.
Le compost doit
être formé de terre fibreuse (polypode), que l'on choisira
en longs fragments et que l'on lavera soigneusement, et d'une quantité
égale de sphagnum légèrement haché, que l'on
disposera de préférence à la partie supérieure.
Le choix de
la serre a une grande importance; il convient de choisir une serre adossée,
ou une petite serre basse, étroite, où la culture se fera
à l'étouffée, dans une température de 18°
à 20° centigrades, très près du vitrage, avec
le moins d'air et le plus de lumière qu'il sera possible d'avoir,
et une atmosphère assez humide.
J'ai vu cependant
des Phalaenopsis réussir très bien dans une serre ordinaire
assez large, grâce à une disposition particulière
très pratique, et que je recommanderai aux amateurs qui n'ont qu'une
ou deux serres. Sur les tablettes, au-dessous des paniers, on place un
bassin de zinc étroit plein d'eau, dont l'évaporation entretient
constamment l'humidité atmosphérique nécessaire.
Il n'est pas besoin de donner à ce bassin une grande profondeur
: 5 centimètres suffiront, et il sera ainsi plus facile à
déplacer.
|
|
Une autre
recommandation, qui a une grande importance : surveiller attentivement
la vermine qui envahit fréquemment le compost et lui faire
une chasse acharnée. Le mieux est de déposer sur les
tuyaux de chauffage une couche de côtes de tabac, et de les
arroser trois ou quatre fois par jour ; dans ces conditions les
insectes ne tardent pas à disparaître, et il n'en survient
pas de nouveaux du dehors.
Lorsque
la tige florale apparaît, dressée verticalement, on
peut descendre légèrement le panier pour lui permettre
de se développer. Dès ce moment, on donnera un peu
moins d'eau jusqu'à la fin de la floraison; celle-ci terminée,
la plante devra être tenue aussi sèche que possible.
Le repos durera six semaines à deux mois; pendant toute cette
période, les arrosages doivent être réduits
au strict minimum, et l'humidité nécessaire pour empêcher
le sphagnum de mourir et les feuilles de se rider à l'excès
sera plutôt fournie par l'atmosphère ou par de légers
seringages sur le bois des paniers que par des arrosages directs.
Lorsque
les feuilles semblent se rider et se faner d'une manière
assez prononcée, il est bon de donner à la plante
un peu plus d'eau.
Tous les
arrosages seront fait de préférence avec de l'eau
de pluie, comme pour toutes les Orchidées.
|
|
Le P. Lowi
mérite une attention spéciale, à cause d'une
particularité qui a causé bien des inquiétudes
aux cultivateurs : il perd ses feuilles tous les ans après
la floraison, et beaucoup de jardiniers, croyant les plantes mortes,
les jetaient en constatant cet état lamentable ; c'était
une erreur, qu'il est utile de signaler.
C'est
à la fin du repos, avant le retour de la végétation,
que se présentent les circonstances les plus favorables pour
procéder aux rempotages.
Le rempotage
se fait, en principe, lorsque la plante a rempli son panier et manque
d'espace ; on prendra donc un panier plus grand que le précédant,
mais non pas trop grand. Il vaut mieux s'en tenir au strict nécessaire,
car les racines manqueraient d'air dans un panier trop vaste. On
choisira des morceaux de fibre très longs, et on les disposera
d'abord dans le panier, sans drainage. Il est avantageux de les
rouler en petites boules, l'air circule mieux de cette façon
et le drainage se fait dans de meilleures conditions.
La plante
peut alors être mise en végétation. On commence
par donner de l'eau modérément les premiers jours,
et on augmente progressivement les arrosages jusqu'à atteindre,
au bout de quinze à vingt jours, la quantité normale.
Lorsque
le sphagnum croît vigoureusement, il produit souvent de longues
pousses qui atteignent un développement considérable
et forment au-dessus des bords du panier une sorte de dôme
assez élevé. Je conseille de couper la plus grande
partie de cette végétation, qui nuirait aux racines
; les Phalaenopsis sont les plantes qui réclament le plus
d'air aux racines, et celles-ci s'étendent toujours en dehors
du compost ; lorsqu'elles sont recouvertes par le sphagnum, elles
ne tardent pas à être envahies par des dépôts
verdâtres qui forment une couche épaisse sur toute
leur surface et empêchent la transpiration et l'osmose de
s'accomplir comme elles le devraient. Il est donc très utile
de supprimer de temps en temps, avec des ciseaux, les têtes
de sphagnum qui s'élèvent au-dessus des bords du panier.
Cette opération peut se faire trois ou quatre fois par an.
Pour la
culture des Phalaenopsis en pot, on emploiera le même compost.
Les conditions de culture sont à peu près les mêmes,
mais j'ai constaté plus d'une fois que, si l'on obtient en
pots de grandes et fortes feuilles, on n'a que peu de floraison.
Les mêmes plantes de P. Schilleriana qui donnaient à
peine une courte tige, cultivées en pot, en ont fourni trois
et jusqu'à quatre en panier.
Et surtout,
je recommande une atmosphère très saine, très
pure et suffisamment humide. Une bonne atmosphère assure
une belle végétation.
Les
fleurs de Phalaenopsis se conservent plus longtemps que celles de
beaucoup d'autres genres. J'en ai vu fréquemment rester de
deux à trois mois en pleine fraîcheur.
|
|
|
Il convient de
signaler ici une tentative très intéressante faite toute
récemment par un habile cultivateur français, M Meunier,
jardinier chez Mme Perrenoud. M Meunier ayant coupé des tiges défleuries
de Phalaenopsis amabilis et de Phalaenopsis Schilleriana et les ayant
placées dans des bouteilles remplies d'eau, ces tiges ont produit
des racines et des pousses.
L'expérience
est trop récente pour qu'on puisse encore juger les résultats
pratiques auxquels elle conduira, mais il serait intéressant que
l'on pût arriver à bouturer aisément les Phalaenopsis,
et peut-être aussi d'autres genres, Oncidium notamment, au moyen
des organes de floraison.»
Dans le Journal des Orchidées de
1894 M Meunier expliquait lui-même sa technique.
|
|
|
|
|
|
Toujours
dans l'orbite Lindenienne voici un extrait du Journal des Orchidées
de 1891 CULTURE DES PHALAENOPSIS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|