Semis traditionnel

     La germination d'une graine ressemble plus au développement d'un bourgeon dormant qu'à une germination proprement dite. Il peut y avoir ou non formation de chlorophylle après le gonflement initial de l'embryon. Poursuivant son développement celui-ci éclate la fine membrane entourant la graine pour former une sorte de cône que Noël Bernard a appelé protocorme*. Au sommet de cette formation apparaît ensuite la première ébauche de feuille, pendant que des poils absorbants se développent à sa périphérie. La première feuille est bientôt suivie de la première racine.
 
     Pour semer des graines, il est préférable de mettre tous les atouts de son côté, et de cultiver les plantes sur des substrats classiques à base de sphagnum. Il convient de prendre de grandes précautions ; les graines d'Orchidées sont ténues et légères, et comparables à une fine poussière. Elles ne germent qu'à la condition de ne pas être recouvertes ; Il faut donc les déposer à la surface du compost et veiller à ce qu'elles ne se perdent pas dans les touffes de sphagnum. Lorsque l'on a soigneusement choisi le récipient sur lequel devront être déposées les graines, on secoue la capsule qui les contient auprès de la surface du compost ; puis on met la capsule de côté dans un endroit sec pour recommencer l'opération au bout de quelques jours pour recueillir un certain nombre de nouvelles graines qui auront mûri dans l'intervalle. L'arrosage se fait avec un luxe de précautions pour ne pas entraîner les graines en dehors du récipient. Au bout d'un temps assez court, elles se gonflent, puis forment une protubérance qui, peu à peu, devient une petite feuille. Les racines viennent un peu plus tard.
     Les pots ensemencés doivent être placés dans un endroit assez obscur. En effet, les graines contiennent beaucoup de carbone, et il faut, pour qu'elles germent, que ce carbone se transforme en acide carbonique par combinaison avec l'oxygène de l'eau. Cette combinaison ne se produit bien que dans l'obscurité ; A la lumière l'oxygène se dégage, et le carbone se fixe ( dixit Linden).
     Il faut également avoir soin d'entretenir le compost constamment humide. Un moment de sécheresse suffirait pour tuer le jeune semis.
     Plusieurs supports de semis ont été testés, allant de la sciure de bois au papier buvard. Ont également été utilisées des étoffes (velours, flanelle,calicot, canevas, toile de lin), des planches...
     Une fois que les plantes ont formé deux ou trois feuilles, on peut les manipuler sans danger.

* Le terme protocorme a été crée par Melchior Treub au jardin botanique de Bogor en 1890 pour désigner une étape du développement des mousses.

 
      Pour ceux que les techniques traditionnelles intéressent, les pages suivantes peuvent donner une idée assez précise des techniques utilisées pour la multiplication symbiotique, c'est à dire en présence d'un champignon. Cette très intéressantes documentation a pu être éditée sur ce site grâce au concours de Mr Le Lirzin qui a pensé à me faire partager une heureuse trouvaille chez un bouquiniste ; les semeurs ou apprentis semeurs souhaitant partager leur expérience peuvent le contacter à son adresse ci-dessous
antoine.le-lirzin@wanadoo.fr
    Pour les mordus de multiplication asymbiotique, le petit livre, "Orchids from Seeds" de P.A. Thompson, Royal Botanic Gardens Kew, décrit une technique plus simple que celle mise en œuvre dans les temps héroïques.
 
La reproduction symbiotique du Phalaenopsis
 
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