Description de la plante
 
Caractères botaniques
 
     Le mot Phalaenopsis a été construit à partir de deux mots grecs, phalaina qui signifie phaléne (papillon de nuit) et opsis qui indique la ressemblance.
     Ce sont des plantes herbacées, épiphytes ou lytophytes, à tiges feuillées courtes non renflées en pseudobulbes. Leurs feuilles sont distiques, coriaces ou charnues, oblongues, à gaines persistantes recouvrant la tige à entre nœuds courts. Certains Phalaenopsis sont à feuillage caduc dans la nature, cette particularité ne ressort pas toujours en culture. Le limbe est dorsalement caréné au niveau de la nervure centrale. Les pédoncules, latéraux, sont simples ou ramifiés. Leurs fleurs sont remarquables, disposées en racèmes lâches, brièvement pédicellées. Les bractées sont petites.
     Les sépales sont presque égaux, libres, très étalés, à base rétrécie et ne formant pas de menton. Les pétales sont semblables aux sépales ou beaucoup plus larges, rarement plus étroits, rétrécis à la base.
     Le labelle est continu avec le pied de la colonne, à base étalée ou à peine dressée, avec ou sans éperon, distinctement trilobé. Les lobes latéraux sont ascendants, entiers ou anguleux, le lobe médian étalé, oblong ou élargi, plan ou non, entier au sommet ou terminé par deux appendices de forme variée. Le disque (partie située à la jonction des lobes latéraux et du lobe médian) est orné d'une ou plusieurs excroissances de formes variées que l'on appelle callus et qui servent de base à l'établissement des espèces. La colonne est le plus souvent cylindrique, charnue dressée ou arquée, prolongée à la base en un pied court. L'anthère est sub-terminale, incombante, peu convexe, biloculaire, avec deux ou quatre pollinies cireuses, presque globuleuses, innapendiculées, reliées à un rétinacle par un pédicule linéaire ou en forme de spatule.
     Dans la pratique, les botanistes classent sous le nom de Phalaenopsis des plantes qui peuvent avoir deux paires de pollinies, dans ce cas, deux de celles-ci sont plus petites. Certaines peuvent également avoir un éperon plus ou moins développé.
     La différence entre le genre Phalaenopsis et les autres membres de la sous tribu des Sarcanthinae est due au labelle peu ou pas éperonné et à la colonne prolongée en pied. Il se distingue du genre Trichoglottis qui a ces deux même caractéristiques, mais qui présente en plus des sépales latéraux à base élargie formant un menton.
 
     La morphologie d'une plante peut nous donner des indications en ce qui concerne ses conditions de culture. Chez une plante monopodiale comme le Phalaenopsis ou le Vanda, la longueur de la tige autour de laquelle s'articulent les feuilles nous permet de savoir si la plante demande beaucoup de lumière (une tige courte sera celle d'une plante peu exigeante, des entre-nœuds plus longs seront ceux d'une plante qui pousse en conditions très lumineuses). La direction du feuillage, vers le bas ou vers le haut, peut nous dire si la plante pousse naturellement dans un environnement humide; feuillage dirigé vers le bas pour évacuer l'eau en surabondance, feuillage dirigé vers le haut pour conserver l'eau au maximum et la diriger vers le cœur de la plante si les pluies sont plus rares.
 
     La plante de Phalaenopsis est articulée autour d'une tige 'non visible' aux entre-nœuds courts. Elle est acaule, c'est à dire sans tige apparente. Les feuilles qui s'y attachent sont alternes, rapprochées les unes des autres. Il se peut néanmoins que ces entre-noeuds s'allongent exagérément. La plante présente alors un aspect étiolé (pèriode de sècheresse ou désiquilibre hormonal).
     Typiquement, les plantes de Phalaenopsis ne se dévoppent naturellement que sur les parties verticales des arbres. A priori, personne n'a jamais observé dans la nature des Phalaenopsis croissant sur les branches horizontales. A l'exception des plantes de la section Esmeralda dont les feuilles dressées sont disposées pour récolter l'eau au maximum, les espèces de Phalaenopsis ont des feuilles à port pendant faites pour évacuer les fortes précipitations. Notons également que les plantes de cette section sont les seules qui soient terrestres et donc qui de déloppent naturellement à l'horizontal.
 
Racines

       Les racines de Phalaenopsis sont aériennes. Elles supportent néanmoins d'être plongées dans un milieu assez compact. Elles ne s'allongent que par la pointe et fixent très vigoureusement la plante sur son support en lui permettant de résister à des vents très violents.
     Elles ont le même diamètre sur toute leur longueur et sont dépourvues de radicelles. On peut toutefois observer de temps en temps comme des poils absorbants mais ceux-ci ne oersistent pas.
     Contrairement aux racines 'classiques' qui se dirigent vers le bas, les racines d'orchidées sont souvent inclinées ou horizontales, voire à croissance dirigée vers le haut.
     La plupart des Phalaenopsis ont des racines charnues, aplaties lorsqu'elles sont fixées sur un support, très adhérentes, et atteignant parfois plusieurs dizaines de centimètres. Elles sont haptotrope, c'est à dire qu'elles épousent la forme de la surface sur laquelle elles se développent.
     Sauf accident, les racines de Phalaenopsis aériennes ne se ramifient pas. Elles peuvent avoir un aspect différent selon qu'elles sont aériennes ou dans le substrat de culture. Leur coloration est généralement grise pour les racines aériennes, blanchâtre quand elles sont dans un milieu de culture. Elles se terminent par une coiffe verte ou violette qui est la partie en croissance active. Cette coiffe devient plus ou moins blanche quand la racine est plongée dans le milieu de culture.
 

     Les racines d'orchidées épiphytes renferment de la chlorophylle. Celle-ci est visible lorsque l'on brise une racine dans un point quelconque de sa longueur. On remarque aussi à la pointe de la racine une certaine étendue de matière translucide, légèrement grisâtre, sous laquelle on voit une couleur verte ( quelquefois rouge chez certaines espèces ou à certaines périodes ). Dans cette partie, les couches de cellules superficielles, étant encore turgescentes, laissent voir par transparence le parenchyme cortical. Sur tout le reste de la longueur de la racine, ces cellules ont une consistance subéreuse ( analogue au liège ) et une couleur gris clair opaque.
     Les racines de cette orchidée possèdent en périphérie de nombreuses assises de cellules mortes, remplies d'air, aptes à retenir la moindre pluie et à jouer un rôle d'outre.
     Cet ensemble de cellules constitue le vélamen, il est incapable d'absorber l'eau sous forme de vapeur contenue dans l'air. Il peut être accidentellement détruit et se reconstituer plus loin sur la racine.
     En culture, de l'état des racines dépend directement la santé de la plante. Il faut éviter tant que possible de supprimer les racines qui s'aventurent en dehors du pot car elles participent activement à la vie de la plante. Elles peuvent assumer un rôle d'indicateur en ce qui concerne la santé du milieu de culture. Lorsque celui-ci devient compact, acide, la plante n'émet plus que des racines aériennes qui ne le pénètrent pas.
     Certaines espèces sont connues pour pouvoir produire naturellement des rejetons à partir de leurs racines. Voir le chapitre multiplication.
 
Feuilles
 
     Les feuilles de Phalaenopsis sont de forme sensiblement identique chez toutes les espèces. Elles varient en taille et en couleur. Certain Phalaenopsis, notamment Phalaenopsis schilleriana ont de belles et larges feuilles marbrées de vert argenté sur vert foncé à leur face supérieure et rouge sombre sur la face inférieure. Elles sont occasionnellement caduques chez certaines espèces, jamais chez les hybrides classiques.
     Elles sont plus ou moins coriaces, charnues, rigides et servent de réserve d'eau. Les stomates sont situés essentiellement à la face inférieure du limbe.
     La couleur dominante est le vert, mais des taches violette peuvent marquer le feuillage. La face inférieure du limbe est entièrement violette chez quelques espèces. Cette coloration verte peut être marquée par des décolorations jaunes plus ou moins diffuses qui témoignent parfois d'une nutrition déficiente (manque de calcium ?) ou dans quelques cas de la présence d'une maladie virale.
     Avec un peu d'habitude un regard exercé permet de reconnaitre la plupart des espèces grâce aux variations du feuillage.
Voir ici quelques variations du feuillage
    
 
Inflorescences
 
     Les inflorescences des Phalaenopsis peuvent être courtes (Phal. micholitzii) ou longues (Phal. philippinensis), peu fleuries (Phal. violacea) ou au contraire porter plusieurs dizaines de fleurs (Phal. schilleriana). Elles peuvent être simples ou rameuses, elles peuvent dans certain cas perdurer et fleurir pendant plusieurs années.
     Leur forme est normalement cylindrique. Elles peuvent être partiellement aplaties (Phal. cornu-cervi)
     Les parties non fleuries de l'inflorescence montrent une succession de nœuds recouverts chacun d'une bractée plus ou moins triangulaire. Ces bourgeons dormants sont capables dans certaines conditions de développer des hampes florales secondaires et sont habituellement utilisés pour la multiplication végétative des plantes. Ces bourgeons sont aussi capables de produire naturellement ou artificiellement des plantules ou keikis ( bébé en Hawaïen) qui sont l'exacte reproduction de la plante originelle.
     La hampe florale est habituellement terminée par des bourgeons dormant capables de prolonger la floraison plusieurs mois, voire plusieurs années, avec ou sans période de repos.
     En culture, et contrairement à une idée très répandue, il n'est pas nécessaire de couper la hampe florale pour obtenir une seconde floraison. Celle-ci intervient naturellement à partir des bourgeons dormant latéraux aussi bien que terminaux s'ils ne sont pas sacrifiés.
 

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