Contrairement
à une idée très répandue, l'eau de ville dans
la plupart des cas, ne présente aucune nocivité et peut être
employée sans risque pour l'arrosage. Les seuls cas réels
de toxicité peuvent être dus à des pompages effectués
dans des nappes phréatiques envahies partiellement par des infiltrations
d'eau salée ou par une dureté non imputable à des carbonates,
hors, dans une eau de ville de qualité standard, sauf exceptions,
85 à 95% de la dureté totale est constituée par des
carbonates. La concentration de chlorure de sodium, même si elle reste
compatible avec les normes de consommation humaines, peut présenter
un certain danger, essentiellement pour les orchidées à pseudobulbe
(Cymbidium, Odontoglossum, Miltoniopsis). L'eau de ville est en même
temps normalement pourvue de tous les oligo-éléments indispensables.
Calcium et magnésium sont responsables de la dureté de l'eau
et des dépôts sur le feuillage.
En cas de doute,
il est facile et peu coûteux de faire analyser une eau. Les résultats
principaux qui doivent retenir l'attention figurent dans le tableau ci-dessous.
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-Ph |
voisin de 6 à
7 |
-Calcium |
2000 ohms/cm |
-sulfate |
60 mg / litre maximum |
-chlorures |
30 mg / litre maximum |
-sodium |
10 mg / litre maximum |
-fer |
0,2 mg / litre maximum |
-nitrites |
0,02 mg / litre maximum |
-phosphore |
1 mg / litre maximum |
-détergents |
0,10 mg / litre maximum |
-matières organiques |
2 mg / litre maximum |
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Le pH*
optimum de l'eau est de 6. C'est de cette mesure dont dépend
la mise à disposition des éléments nutritifs
du sol pour la plante. Néanmoins, l'apport régulier,
et donc la mise à disposition régulière d'engrais
donne à cette mesure un caractère tout à fait
relatif. La fixation, puis la libération des éléments
nutritifs ne se faisant pas instantanément.
La présence
du calcaire, pour désagréable qu'elle soit, est en
même temps tout à fait bénéfique pour
la végétation. Le calcium est indispensable pour un
développement normal de la végétation. La photosynthèse
peut, néanmoins exceptionnellement, être perturbée
par les dépôts accumulés sur les feuilles. Dans
ces conditions plusieurs solutions sont possibles sans pour cela
avoir recours à des eaux de source ou pluviales.
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Le degré
hydrotimétrique s'exprime différemment selon les pays. Ainsi
un degré allemand (GH) n'aura pas la même valeur qu'un degré
français (°F), ce qui peut avoir son importance si l'on veut
tester son eau avec du matériel utilisé en aquariophilie,
matériel souvent d'origine étrangère.
Un degré français correspond à la dureté d'une
solution contenant 10 mg/l de CaCO3. Un °F équivaut à
4 mg de calcium par litre et à 2,4 mg de magnésium par litre.
Un meq d'ion calcium correspond à 5°F. Il est facile de connaître
le degré hydrotimétrique de son eau en consultant le service
idoine de sa mairie ou en utilisant un kit d'analyse disponible auprès
des jardineries disposant d'un rayon aquarium normalement fourni. L'interprétation
des résultats est ainsi faite :
Valeur comprise entre 0 et 10°F = eau très douce
Valeur comprise entre 10 et 20°F = eau douce
Valeur comprise entre 20 et 30°F = eau moyennement dure
Valeur comprise entre 30 et 40°F = eau dure
Valeur supérieure à 40°F = eau très dure
Autre point de référence intéressant,
le TAC ou titre alcalimétrique complet. Il correspond à
la teneur de l'eau en carbonates et hydrogénocarbonates (CO3- -
et HCO3-). Il est équivalent à l'alcalinité.
Le TAC s'exprime en degrés français (°F) :
1° F = 3,4 mg/ l OH- (hydroxyde)
1° F = 6,0 mg/ l CO3 -- (carbonate)
1° F = 12,2 mg/ l HCO3- (bicarbonate)
La notion équivalente allemande est
le "mWert" exprimé en degrés allemands (°dH).
Seules les eaux dont le titre hydrotimétrique
est inférieur ou égal à 20°F sont utilisables
tel quel pour l'arrosage de la plupart des orchidées. Au-delà
il faut avoir recours à quelques tours de passe-passe pour assurer
la tranquillité et le bien être de vos plantes. Rappelons
tout de même que certaines orchidées prospèrent sur
des terrains calcaires (Paphiopedilum par exemple, mais ce ne sont pas
les seuls) et qu'une eau moyennement dure leur est bénéfique.
Les acides oxaliques, acétiques ou
citriques, l'acide nitrique plus délicat à manipuler mais
source d'azote non négligeable sont utilisables. A quelle concentration
? Cela dépend bien évidemment de la dureté de votre
eau. A vous de trouver la bonne concentration pour amener votre eau à
un pH avoisinant les 6. Pour cela utilisez du papier pH que l'on peut
trouver en pharmacie. Pourquoi 6 ? Simplement parce que c'est aux alentours
de cette valeur de pH que les éléments minéraux contenus
dans les engrais sont généralement le mieux absorbés
par les plantes.
Considérés comme acides faibles, les trois premiers conviennent
à une eau douce ou très moyennement dure. L'acide nitrique
est plus indiqué pour une eau plus chargée. Pensez à
vos tout premiers cours de chimie et prenez la précaution de verser
l'acide dans l'eau et non le contraire. Pratiquez en plein air ou dans
une pièce bien ventilée. Portez éventuellement des
protections, masque, lunettes et gants.
Autre solution une carafe filtrante (Brita
ou Aqua'Activ) équipée d'une cartouche retenant le calcaire.
L'efficacité des filtres varie selon la nature de l'eau et il faut,
au moins dans les premiers temps, penser à vérifier la qualité
de l'eau traitée avec un papier pH pour déterminer la durée
de vie de la cartouche filtrante.
Pour les eaux douces et moyennement dure
et les consommations minimes le vieux truc de la tourbe enveloppée
dans un sac de jute et plongée pendant un temps indéterminé
dans un récipient d'eau pour l'acidifier peut-être envisagé
comme un pis-aller. Là aussi le contrôle avec le papier pH
s'impose.
Les appareils d'osmose inverse plus accessibles
depuis quelques années présentent un intérêt
certain. Un prétraitement de l'eau, élimination des colloïdes
et du calcaire à l'aide d'un adoucisseur d'eau à échangeur
d'ion, améliore grandement leurs performance et leur longévité.
Le principe de l'osmose inverse est le suivant : si l'on applique à
une solution aqueuse en contact avec une membrane semi-perméable
une pression supérieure à la pression osmotique, de l'eau
pure traverse alors la membrane. La perméabilité de la membrane
peut être suffisamment petite pour permettre de filtrer quasiment
toutes les impuretés, sels, ainsi que bactéries et virus.
Ce système permet donc de recycler sans risques de l'eau déjà
utilisée.
A éviter absolument, les adoucisseurs
d'eau utilisés seuls. Les plantes seraient rapidement empoisonnées
par le sodium.
Les Phalaenopsis cultivés en épiphyte
n'acceptent pas l'eau calcaire. Il faut donc leur réserver une
eau douce, eau de pluie ou eau déminéralisée par
exemple.
Une fois que vous jugerez votre eau d'arrosage
correcte vous aurez un argument de plus pour choisir tel ou tel engrais.
Sachez que les engrais du commerce sont généralement acidifiant
et conviennent donc à une eau de conduite normalement calcaire.
Si vous habitez une des rares région de France ou l'eau est naturellement
non calcaire (massifs granitiques ou volcaniques) vos plantes auront avantage
à bénéficier d'un engrais contenant du calcium, et
mieux, du magnésium. Il existe dans certain magasins spécialisés
des engrais non acidifiant.
Le chlore contenu dans l'eau de conduite
ne pose aucun problème. D'ailleurs, à partir de quelle dose
le chlore est-il toxique? Pour être tranquille, tirer et éventuellement
traitez votre eau 24 à 48 heures avant son utilisation. Elle prendra
alors plus ou moins la température de la pièce et le chlore
présent dans l'eau aura largement le temps de s'oxyder et de disparaître
avant l'arrosage.
L'eau en bouteille n'est pas obligatoirement
bonne pour les orchidées. Nous ne parlons pas ici de la présence
de bulles, mais de la composition. Certaines eaux minérales contiennent
du calcaire, voire du sodium ce qui n'est pas mieux.
L'eau de puits peut-être calcaire
et nous connaissons le cas d'un horticulteur qui doit désinfecter
son eau de puits avant utilisation car cette eau contient des germes d'un
champignon parasite, le fusarium, présent en grande quantité
dans le sol à cet endroit.
L'eau de pluie n'est véritablement
toxique qu'à proximité des bassins industriels et reste
la plupart du temps une source d'approvisionnement intéressante
et gratuite.
Quelquefois
moins pure qu'elle n'y parait, l'eau de pluie est naturellement légèrement
acide car elle contient en dilution de l'acide carbonique. En outre elle
se charge de différents composés en traversant l'atmosphère.
On peut la réserver pour d'éventuels pulvérisations
d'eau sur le feuillage si l'on ne dispose que de peu de réserves.
Une eau portée
à la température du local de culture choquera moins la végétation.
Dans tous les cas, il faut éviter une eau trop fraîche.
Une eau d'arrosage de bonne qualité
permet l'arrosage intégral des plantes sans crainte de dépôts
*PH potentiel en ions hydrogène. Indique
l'acidité ou l'alcalinité d'un milieu.
**Dans ce cas, il faut tenir compte de cet
apport pour la formulation de l'engrais.
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La fréquence
des arrosages dépend essentiellement de la nature du milieu de
culture. Les Phalaenopsis doivent pouvoir bénéficier d'eau
en permanence, ce qui ne veut pas dire qu'il faut les arroser tous les
jours. En moyenne, un voire deux arrosages hebdomadaires au maximum suffisent.
Le diamètre du pot, sa matière, les conditions d'éclairement,
l'état de vieillissement du support de culture, la proximité
d'un rempotage influencent aussi le rythme des arrosages.
Les arrosages
doivent être abondants pour que le milieu de culture soit humecté
dans son ensemble. Si ce milieu de culture le permet (mélange à
base d'écorces de 10/25 mm) un bassinage pendant deux ou trois
minutes chaque semaine est normalement suffisant. Les plantes achetées
auprès de la grande distribution, jardineries comprises, sont souvent
cultivées dans un milieu beaucoup plus fin qui met beaucoup plus
de temps à sécher. Il faut donc avoir beaucoup plus de doigté
et un arrosage plus léger, avec une fréquence moins élevée
peut s'imposer.
La plupart
des Phalaenopsis supportent mieux une légère sécheresse
qu'un excès d'eau qui se traduit rapidement par la perte partielle
ou totale des racines et bien souvent la pourriture de la plante.
Un support
de culture grossier aide la plante à supporter un arrosage excessif,
ce qui n'est pas le cas d'un milieu trop compact.
Surtout
en serre, il vaut mieux arroser le matin pour que le feuillage soit sec
le soir et éviter les désagréments dus à un
excès d'humidité et à la stagnation de l'eau dans
le cur de la plante. La plupart des spores de champignons parasites
ont besoin de la présence d'un film d'eau pour se développer.
Arroser avec des pulvérisations légères
souvent répétées n'est pas une bonne solution. Cela
ne remplace jamais un vrai arrosage qui doit être abondant et régulier
et dont la fréquence dépend de plusieurs facteurs, nature
du milieu, ambiance, type de poterie utilisée.
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